La Commission des finances de l'Assemblée propose de supprimer 35.000 postes de fonctionnaires en 2009

Face au dérapage des dépenses publiques, le rapporteur de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, propose notamment de supprimer 35.000 postes de fonctionnaires en 2009, conformément à l'objectif de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. De son côté, le ministre du Budget, Eric Woerth, réaffirme l'engagement d'un retour à l'équilibre en 2012.

Alors que le déficit public de la France a atteint 2,7% du PIB en 2007, la Commission de finances de l'Assemblée nationale tire la sonnette d'alarme. Dans un entretien au Monde daté de lundi, le rapporteur UMP de la Commission des finances de l'Assemblée, Gilles Carrez, appelle ainsi le gouvernement à "revoir ses règles de bonne gouvernance financière".

En particulier, il demande "impérativement" au gouvernement de tenir l'objectif du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, soit "35.000 postes" en moins en 2009. "En 2009, il faudra impérativement tenir l'objectif du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Il faudra supprimer 35.000 postes contre 22.800 en 2008", déclare-t-il.

"Ce ne sera pas facile, en particulier dans l'Education nationale", concède néanmoins le député du Val-de-Marne.

Face au dérapage des finances publiques, Gilles Carrez demande également au gouvernement de "réunir au plus vite la conférence des finances publiques pour fixer les étapes du retour à l'équilibre".

Le rapporteur estime qu'il faut notamment "introduire plus de transparence et de responsabilités dans les relations, trop opaques, entre l'Etat et les collectivités territoriales", jugées responsables de l'aggravation du déficit.

"La pluriannualité budgétaire, que le gouvernement prévoit de mettre en oeuvre à partir de 2009 pour les dépenses, est une excellente chose mais il faut l'étendre aux recettes", estime-t-il par ailleurs.

"Toute nouvelle baisse d'impôt doit être subordonnée à la réduction du déficit", insiste-t-il encore. "Et ce n'est pas suffisant, il nous faut adopter une norme d'évolution des dépenses fiscales et l'intégrer dans nos prévisions triennales".

Interrogé sur un éventuel plan de rigueur, Gilles Carrez estime enfin que la réserve de précaution de 7,2 milliards d'euros ne donnera en fait une marge de manoeuvre de seulement 3,5 millliards d'euros au gouvernement. D'où la nécessité de montrer pour ce dernier que "la révision générale des politiques politiques, pour lui, n'est pas un vain mot".

Réaction du gouvernement ce dimanche soir, par la voix du ministre du Budget, Eric Woerth. Celui-ci a réaffirmé que l'engagement du gouvernement d'atteindre l'équilibre des finances publiques en 2012 sera tenu en dépit du déparage à 2,7% du PIB en 2007. "On souhaite revenir à l'équilibre en 2012, c'est un engagement pris et qui sera tenu", a-t-il ainsi déclaré au micro de BFM-La Tribune.

Le ministre a également refusé d'intégrer l'idée d'un dérapage du déficit à 3% en 2008. "C'est un risque que je ne peux pas intégrer, ce n'est pas dans les scénarios que nous avons, ce n'est ni souhaitable, ni souhaité", a-t-il dit. Il a précisé par ailleurs qu'il comptait utiliser environ la moitié de la réserve de précaution de 7,2 milliards d'euros qui vise à permettre "d'absorber les chocs."

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