En 2007, le déficit commercial américain s'est enfin réduit

Pour la première fois en six ans, la balance commerciale américaine a réduit ses déséquilibres en 2007. Les raisons ? Le dollar faible qui favorise les exportations. Et le ralentissement économique américain, qui bride la consommation.

C'était la hausse des prix du pétrole contre la baisse du dollar. De deux choses l'une : ou l'envolée de l'or noir plombait totalement la balance commerciale américaine. Ou le plongeon du dollar dynamisait les exports en rendant les prix moins chers. C'est le dollar - et le ralentissement économique - qui ont gagné. De fait, pour la première fois depuis six ans, le déficit de balance commerciale s'est réduit, passant de 758,5 milliards de dollars en 2006 à "seulement" 711,6 milliards en 2007.

C'est surtout sur la fin de l'année que la tendance s'est développée. Ainsi, pour le seul mois de décembre, le fossé s'est réduit à 58,76 milliards de dollars, contre un chiffre (encore non révisé) de 63,12 milliards en novembre. Explication : les exportations, en décembre, ont progressé de 1,5% à 144,32 milliards de dollars (contre 142,15 milliards en novembre). Tandis que les importations ont reculé de 1,1%, à 203,08 milliards de dollars, contre 205,27 le mois précédent.

Pourtant, la facture énergétique des Américains a été énorme au mois de décembre dernier. En raison du froid et de l'envolée des prix du brut, elle s'est élevée au niveau record de 24,90 milliards de dollars, contre 24,17 milliards en novembre 2007. Le prix moyen par baril a gagné 3,11 dollars, à 82,76 dollars sur le mois. Cela dit, les importations de pétrole ont baissé, passant de 303,41 millions de barils en novembre à seulement 300,84 millions en décembre.

Pour certains experts, tous ces éléments sont le reflet du ralentissement de l'économie. De même que la baisse des achats par les ménages de produits manufacturés à l'étranger. Ces achats ont régressé de 495 millions de dollars.

L'effet du dollar faible, en tout cas, est maintenant clair. Les exportations bondissent. Et ce ne sont pas uniquement, comme souvent, les grosses commandes de Boeing et autres appareils coûtant des millions de dollars qui dynamisent la balance commerciale. Certes, ces ventes ont crû de 1,97 milliard de dollars en décembre. Mais les ventes de produits de consommation "made in the USA" aussi : 988 millions de dollars en plus sur décembre.

La nouvelle tendance de fin d'année dernière se retrouve dans les relations avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Ainsi, le déficit avec la Chine, à 23,95 milliards de dollars en novembre, est passé à 18,79 milliards en décembre. Et celui avec la zone euro est passé de 8,33 milliards de dollars à 6,12 milliards. Même chose pour les deux autres partenaires de choix des américains, le Canada et le Mexique.

Cela dit, cette tendance, pour encourageante qu'elle soit, est encore balbutiante. Sur toute l'année dernière, la fâcheuse habitude de consommer énormément d'énergie est restée la même. Les Américains ont ainsi enregistré un déficit pétrolier record, de 293,5 milliards de dollars. De même, avant que le ralentissement économique ne pèse sur les achats, les consommateurs ont, tout au long de l'année, acheté toujours plus de produits étrangers (+ 32,3 milliards par rapport à l'année précédente).

Pis, in fine, sur toute l'année, la balance commerciale avec la Chine a connu une dégradation. Le déficit, à 256,3 milliards de dollars, un record, a augmenté de 10,2%.


Ben Bernanke confiant pour l'avenir mais prêt à intervenir
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a déclaré ce jeudi que la banque centrale ferait le nécessaire pour soutenir l'économie, tout en soulignant la croissance devrait à son avis rebondir dans le courant de l'année. "Le (comité de politique monétaire de la Fed, Fomc) va évaluer avec attention les informations qui se présentent concernant les perspectives économiques et agira en temps voulu comme il sera nécessaire pour soutenir la croissance et fournir des assurances adéquates contre des risques baissiers", a estimé Bernanke selon des éléments de discours devant être présentés devant la Commission bancaire du Sénat. Il a déclaré que les perspectives économiques s'étaient détériorées ces derniers mois et que les risques pesant sur la croissance avaient augmenté. Bernanke a dit cependant s'attendre à une croissance plus forte dans le courant de l'année, avec une modération de l'inflation globale, ajoutant que la Fed devait prendre en compte les effets des stimulants monétaires et budgétaires. "Notre position doit être déterminée à la lumière des perspectives à moyen terme pour l'activité réelle et l'inflation, ainsi que par les risques pesant sur ces prévisions", a expliqué Ben Bernanke.

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