Quelques jours après l'annonce par Christine Lagarde, ministre de l'Economie, d'une révision à la baisse de la croissance française, mais sans donner de chiffre, le Premier ministre, lui, donne une fourchette de prévision de croissance pour 2008, entre 1,7% et 2%. La prévision officielle est attendue pour ce 28 mars.

Dans une interview à L'Express, daté du 27 mars, le Premier ministre souligne qu'une baisse des prélèvements obligatoires dépendra de la croissance économique, si les mesures prises par le gouvernement "produisent leurs effets." Concernant les déficits publics, il précise que le montant pour 2007 sera "sans doute un peu supérieur" aux 2,4% du PIB initialement prévus. Et, pour 2008, prié de dire si l'objectif de déficit, qui est à 2,3%, sera revu, François Fillon répond : "oui, nécessairement, mais la situation économique internationale est telle que les autres pays vont aussi réviser leur objectif."

Concernant la croissance, François Fillon souligne que l'Insee prévoit 0,4% au premier trimestre et 0,3% au deuxième et que la prévision du gouvernement "se situera entre 1,7% et 2% pour l'année 2008" (contre 2% à 2,5% précédemment). "Mais cette révision n'aura aucun effet sur le budget 2008, construit pour résister à une variation de croissance de cet ordre-là", affirme-t-il.

François Fillon affirme par ailleurs que le gouvernement n'augmentera pas les dépenses grâce aux 7 milliards d'euros mis en réserve en début d'année. "Pour les maintenir au niveau prévu, nous annulerons tout ou partie des 7 milliards d'euros mis en réserve en début d'année", dit-il, expliquant que le gouvernement fera de la régulation budgétaire "comme cela a toujours été le cas."

Concernant le chômage cette année, le Premier ministre souligne que "les prévisions indiquent que, pour 2008, ce taux devrait, au pis, se stabiliser".

Par ailleurs, "le Smic sera augmenté le 1er mai. Nous saurons de quel montant le 15 avril", ajoute-t-il. Et François Fillon confirme que la durée de cotisation pour une retraite à taux plein augmentera d'un trimestre par an à partir de 2009 pour atteindre 41 ans en 2012 comme le prévoit la loi de 2003. "La loi s'appliquera", explique-t-il, précisant que l'âge légal de départ à la retraite, actuellement de 60 ans, ne sera pas modifié lors de la réforme prévue cette année.

Interrogé sur les prélèvements obligatoires, il assure qu'"il n'est pas question d'augmenter la CRDS". "La dette accumulée de la Sécurité sociale ne sera pas financée par des prélèvements obligatoires supplémentaires", ajoute-t-il. Quant à la baisse des prélèvements obligatoires, promise par Nicolas Sarkozy, "elle dépend de la croissance économique", déclare François Fillon. "Si les mesures que nous prenons produisent les effets escomptés, nous réduirons les prélèvements", précise-t-il.

Selon lui, "le ralentissement de la croissance mondiale appelle une accélération et un approfondissement des réformes, mais certainement pas un plan de rigueur".