Le gouvernement évoque la possibilité de soldes "récurrents"

Afin d'encourager la consommation, Christine Lagarde évoque le principe de soldes récurrents voire permanents. Une proposition plutôt mal accueillie par les professionnels et les associations de consommateurs.

Les soldes d'hiver débutent mercredi dans toute la France et devraient s'achever au plus tard le 19 février inclus. En attendant, les magasins se préparent et mettent tout en place pour accueillir leurs clients. Car depuis les fêtes de Noël, les commerçants se plaignent de la désaffection des consommateurs dans les magasins. Et les commerçants devraient frapper fort avec des réductions de 50% voire de 70% pour tenter de redonner du tonus à la consommation. Pour les commerçants, les soldes peuvent représenter jusqu'à 20% du chiffre d'affaires annuel.

Interrogée ce lundi matin sur Canal+, Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a jugé que la période des rabais commençait "sous de bons auspices", même si les soldes vont s'ouvrir dans un contexte de moral des ménages en berne face à l'inflation croissante.

La ministre de l'Economie a estimé que l'organisation des soldes en France pourrait changer, évoquant notamment le principe de soldes "récurrents". "Je pense que ça changera", a dit la ministre à propos de l'organisation des soldes, qui sont aujourd'hui d'une durée maximale de six semaines respectivement en hiver et en été. "Je pense que ce qui va encourager la consommation sera examiné, donc je pense que la question des soldes sera examinée", a-t-elle ajouté.

Evoquant "plusieurs possibilités, plusieurs options", Christine Lagarde a même déclaré envisager des soldes permanents. "Ca consiste à avoir dans une partie d'un magasin, petit, moyen ou grand, un département, une zone qui soit réservé à des articles soldés", a-t-elle expliqué. "Je crois que contrairement à une idée reçue, des soldes récurrents sont propices à la consommation".

La ministre de l'Economie a également évoqué la possibilité "d'avoir des soldes plus répétés". "Ce que nous ferons, nous le ferons en concertation avec tous les acteurs, et ça comprendra à la fois les associations de consommateurs, les associations de commerçants-détaillants et les grands distributeurs", a-t-elle encore affirmé.

Une partie d'entre eux n'a pas tardé à réagir négativement à l'idée d'un changement de réglementation des soldes. "Nous ne sommes pas demandeurs de soldes récurrents, a déclaré à l'AFP (Agence France Presse) Charles Melcer, le président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH, qui représente 55.000 boutiques). C'est une fausse bonne idée".

Les détaillants en chaussures se déclarent également hostiles à des soldes permanents. "Si c'est tout les jours, cela n'a plus de raison d'être. Le consommateur n'a plus d'élément de référence et va faire de la rétention d'achat", estime Jean-Pierre Fabre, président de la Fédération de la chaussure.

Les associations de consommateurs sont pour le maintien du système actuel. La Confédération syndicale des familles (CSF) est opposée à des soldes décidés par les commerçants, susceptibles selon elle de "créer de la confusion sur les prix" et de profiter plutôt à la grande distribution qu'au commerce de centre-ville. De son côté l'UFC-Que Choisir estime que l'organisation actuelle des soldes "fonctionne bien et les Français y sont attachés". En outre, précise Isable Faujour, "il n'est pas évident que le consommateur soit gagnant" d'une généralisation permanentes des soldes".

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