La Skoda Superb est une grande limousine, offrant un extraordinaire espace intérieur. A l'heure où les normes de sécurité et la mode des lignes pseudo-sportives rendent les voitures de plus en plus étriquées par rapport à l'encombrement extérieur, le haut de gamme tchèque innove. Sans rien sacrifier à la capacité de résistance aux chocs. Si les places avant se révèlent très accueillantes, la place pour les jambes à l'arrière est, elle, carrément incroyable. Et ce, grâce à un empattement (distance entre les roues avant et arrière) très étiré. Une prouesse, alors que la voiture n'est que de six centimètres plus longue qu'une familiale Citroën C5.

Contrepartie de cette répartition inhabituelle des volumes, la ligne est un peu bizarre avec son arrière court et pas très harmonieuse. Mais, rien de rédhibitoire. Le coffre est tout aussi vaste, présentant l'originalité de pouvoir être utilisé sous la forme d'une malle classique ou d'un large hayon, à la demande. Moyennant un mécanisme très complexe, amusant et finalement peu utile à l'usage.

La firme de Mlada Boleslav, filiale de Volkswagen, a soigné la finition de sa Superb II, qui n'a rien à envier aux autres modèles allemands du groupe. Matériaux solides et assemblages rigoureux rassurent. La planche de bord est plutôt cossue. Pour une marque à bas coûts, le travail est remarquable. Skoda a aussi travaillé l'insonorisation, au demeurant satisfaisante. Le diesel TDI de 140 chevaux puisé chez Volkswagen et réputé bruyant, est ici bien muselé. Equipé d'une boîte automatique à double embrayage et six vitesses, notre modèle d'essai était suffisamment performant et agréable à conduire, même si la masse nuit à l'agilité.

Dans son souci de bien faire, Skoda avait malheureusement doté notre véhicule d'énormes roues de 18 pouces et de pneus à flancs très bas. L'esthétique en sort valorisée. Mais pas le confort. Résultat: des réactions extrêmement sèches sur la moindre inégalité de la chaussée, tout-à-fait incongrues sur une telle limousine. Un choix à proscrire absolument.

Les prix ne sont pas encore divulgués. Mais, Skoda affirme qu'ils devraient s'aligner sur ceux de la familiale Ford Mondeo, moins habitable et soignée. Il faudra donc compter 23 500 euros environ en version diesel de base. Moins cher qu'une Peugeot 407, alors que la Superb est plus grande encore à l'intérieur qu'une 607. Bonne affaire ! Mais, le problème c'est qu'on ne voit pas très bien à qui s'adresse un tel véhicule, hormis... les chauffeurs de taxi. Tant de place intérieure paraît finalement assez superflue, à moins de pouvoir s'installer derrière et de disposer d'un chauffeur. Mais, dans ce cas, on n'achète pas une Skoda. La version break plus pratique, attendue pour fin 2009, valorisera sans doute beaucoup mieux l'espace disponible.

Modèle d'essai: Skoda Superb II TDI (bva et finition cuir): 30.500 euros environ
Puissance du moteur: 140 chevaux
Dimensions: 4,84 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,46 (haut)
Qualités: Espace intérieur, finition, prix, mécanique agréable
Défauts: manque de confort, esthétique bizarre
Concurrentes : Ford Mondeo TDCi 140 Ghia X Durashift: 30.150 euros; VW Passat TDI 140 Carat DSG: 32.900 euros; Peugeot 607 2,0 HDi Premium (cuir): 36.600 euros.
Note: 13,5 sur 20