Japon : la consommation se maintient, l'immobilier reste déprimé

Les dépenses de consommation ont augmenté de 3,6% sur un an en janvier. L'inflation atteint 0,8% en rythme annuel, tandis que le chômage est stable. Mais les mises en chantier de logements neufs ont chuté en janvier pour le septième mois consécutif, de 5,7% sur un an.

Batterie d'indicateurs contrastés ce vendredi au Japon. D'une part, et c'est un signal encourageant, les dépenses de consommation moyennes d'un ménage ont augmenté de 3,6% sur un an en janvier à 309.826 yen (environ 1.936 euros), leur deuxième hausse mensuelle d'affilée et la douzième en treize mois, a annoncé le ministère des Affaires intérieures. Les économistes s'attendaient à une hausse nettement moins forte.

Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui comptent pour environ 60% du total, ont pour leur part augmenté de 3% sur un an, à 341.138 yen. Le revenu moyen d'un ménage salarié a cependant diminué de 1,4%, à 438.998 yen.

Ce bon résultat est d'autant plus remarquable que la hausse des prix à la consommation s'est élevée à 0,8% en rythme annuel en janvier hors produits alimentaires frais, comme en décembre, son niveau le plus haut depuis dix ans. Il faut remonter à mars 1998 pour trouver une inflation plus élevée au Japon. Les prix étaient alors en hausse de 1,8%.

La ministre de l'Economie, Hiroko Ota, a estimé que la hausse des prix était essentiellement due à l'augmentation des prix du pétrole brut et des denrées alimentaires. Les chiffres de l'inflation, combinés à la baisse de la production industrielle annoncée jeudi, renforcent les craintes de ralentissement économique dans l'archipel.

Par ailleurs les dépenses des ménages ont augmenté de 3,6% en janvier sur un an en données réelles ajustées des prix, alors que les économistes n'anticipaient qu'une petite hausse de 0,2%.

En revanche, le secteur immobilier est toujours déprimé. Les mises en chantier de logements neufs ont chuté en janvier pour le septième mois consécutif (-5,7% sur un an), même si le rythme de la dégringolade s'est fortement atténué, selon le ministère de la Construction, des Infrastructures et des Transports. On a recensé en janvier 86.971 mises en chantier, contre 92.219 un mois plus tôt. Cette baisse est beaucoup moins lourde que celle de 12,9% pronostiquée par les économistes. Il s'agit également de la plus légère en sept mois, après des baisses de 19,2% en décembre, 27% en novembre et 35% en octobre.

Le secteur de la construction traverse une très mauvaise passe depuis juin, date de l'entrée en vigueur de nouvelles normes parasismiques. Ces nouvelles règles obligent notamment les constructeurs à soumettre les plans des futurs immeubles aux autorités locales ou à un organisme de régulation homologué afin de faire évaluer la résistance structurelle.

Auparavant, seul l'examen par un cabinet d'audit privé était requis. Le problème est accentué par une pénurie d'experts en résistance structurelle et par une série d'autres cafouillages administratifs.

En janvier, les mises en chantier d'immeubles collectifs ont plongé de 12% à 14.343 cas. Celles de maisons individuelles destinées à la location ont reculé de 2,7% à 38.776 cas, et celles de maisons destinées à être occupées par leur propriétaire de 4,2% à 22.480 cas.

Enfin, le taux de chômage est resté stable en janvier à 3,8%, conformément aux attentes du marché, selon les chiffres publiés par le gouvernement. Le nombre de chômeurs s'est élevé à 2,56 millions en données brutes. Le ratio emplois offerts par rapport au nombre de candidats s'est établi à 0,98, ce qui signifie que 98 emplois étaient disponibles pour 100 demandeurs, soit autant qu'en décembre qui constituait un plus bas de deux ans.

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