Une semaine marquée par le plongeon des places boursières et par les nouveaux records du pétrole.

LES PLACES BOURSIERES DEGRINGOLENT, LE PETROLE A SON PLUS HAUT HISTORIQUEJeudi noir sur les places boursières. A commencer par Wall Street où le Dow Jones a perdu 3,03% pour retomber à son plus bas niveau depuis septembre 2006. A Paris, le CAC 40 est revenu à son plus bas niveau de l'année à 4.408 points à la clôture vendredi soir. Depuis le 1er janvier, l'indice parisien a perdu près de 22%. Dans la foulée, les Bourses asiatiques ont fortement chuté vendredi matin: -2% à Tokyo et même -5,29% à Shanghai. Les marchés réagissent notamment à la nouvelle envolée des prix du baril de pétrole qui ont franchi la barre des 142 dollars - un record absolu - vendredi, aussi bien à Londres qu'à New York. Et, pour le président de l'Opep, l'organisation des pays producteurs de pétrole, Chakib Khelil, le baril pourrait atteindre 150 à 170 dollars cet été. La finance a particulièrement souffert de cette nouvelle dégringolade des places boursières alors que Goldman Sachs estimait que Citigroup allait devoir procéder à de nouvelles dépréciations d'actifs d'un montant de 9 milliards de dollars. La banque pourrait être contrainte de lever des fonds supplémentaires pour y faire face. Le plan de solvabilité de 8 milliards d'euros lancé par le groupe franco-belge Fortis a renforcé les inquiétudes, entraînant tout le secteur dans sa chute. Et les marchés redoutent désormais que les résultats des grandes sociétés américaines ne soient durement affectés par la baisse du dollar, qui alourdit encore un peu plus la facture énergétique, et par le ralentissement de la demande. Selon Thomson Reuters, les résultats des sociétés du S&P 500 devraient chuter de 9% au deuxième trimestre. En avril, l'institut ne tablait que sur une baisse de 2%.AUDIOVISUEL PUBLIC: LA PUBLICITE SUPPRIME DES LE 1ER JANVIER ET LE PRESIDENT DE FRANCE TELEVISIONS NOMME PAR L'EXECUTIFFin du suspens autour du financement de l'audiovisuel public. Mais pas la fin du feuilleton. Nicolas Sarkozy a rendu public mercredi ses arbitrages sur la question après avoir reçu des mains de Jean-François Copé le rapport de la Commission sur la nouvelle télévision publique. Six mois après avoir évoqué la suppression de la publicité sur les chaînes du service public, le chef de l'Etat a présenté les grandes lignes du futur projet de loi. Les écrans publicitaires disparaîtront ainsi dès le 1er janvier 2009 entre 20h et 6h, et non au 1er septembre comme le proposait la Commission. La suppression totale entrera en vigueur le 1er décembre 2011. Pour compenser le manque à gagner, dont le montant varie fortement selon les estimations, Nicolas Sarkozy préconise la mise en place d'une taxe de 0,9% sur le chiffre d'affaires des opérateurs de téléphonie fixe et mobile et des fournisseurs d'accès à Internet. La Commission Copé proposait un taux de 0,5%. Cette taxe devrait rapporter 378 millions d'euros par an. La Fédération française des télécoms s'est très vite prononcée contre cette mesure "extrêmement dangereuse pour le secteur, qui est l'un des moteurs de la croissance en France", menaçant da la répercuter sur les prix. Elle n'exclut pas de porter ce dossier devant la Commission européenne alors que Viviane Reding, Commissaire européenne chargée des médias et de la société de l'information, s'est déclarée "peu enthousiaste" face à cette mesure. Une taxe sur les chaînes privées sera également mise en place: 3 % sur les recettes publicitaires supplémentaires engrangées par les chaînes privées pour un montant global de 80 millions d'euros. En revanche, le chef de l'Etat n'a pas évoqué la question de la redevance, que la Commission proposait d'indexer sur l'inflation. Enfin, Nicolas Sarkozy a souhaité que le président de France Télévisions soit à l'avenir "nommé par l'exécutif après avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel, et sous réserve qu'une majorité qualifiée de parlementaires n'y fasse pas obstacle". Une annonce qui a suscité un véritable tollé.LE MORAL DES MENAGES FRANCAIS POURSUIT SA CHUTE INFERNALE ALORS QUE DEBUTENT LES SOLDESLe pessimisme gagne du terrain dans l'Hexagone. En juin, le moral des ménages français a encore chuté, établissant un nouveau plus bas historique depuis la création de l'indice en janvier 1987. L'indicateur résumé de l'opinion des ménages de l'Insee a ainsi reculé de quatre points à -46. Il s'agit du douzième mois consécutif de baisse. Et d'une chute vertigineuse depuis que la tendance s'est renversée en juin 2007, sous l'effet notamment de la crise financière des "subprime". Depuis, la croissance en berne, la hausse des prix, le pouvoir d'achat et plus récemment le retournement du marché immobilier alimentent les inquiétudes des ménages. Ce nouveau repli de leur moral menace une nouvelle fois leur consommation alors que le solde sur l'opportunité de faire des achats importants s'inscrit également à la baisse. Pourtant, après avoir stagné au premier trimestre, la consommation des ménages est à la surprise générale repartie à la hausse en mai: leurs dépenses ont ainsi progressé de 2% le mois dernier, grâce notamment aux très bons chiffres du secteur automobile et textile-cuir.C'est dans ce contexte déprimé que se sont ouvertes mercredi les soldes d'été dans la majorité des départements. Elles dureront six semaines pendant lesquelles les commerçants sont autorisés à brader leur prix. Comme tous les ans, ils promettent des démarques encore plus importantes, jusqu'à -70% dès le premier jour. Car les stocks sont importants alors que les ventes d'habillement sont en recul de 4% depuis le début de l'année. "Les premières tendances sont très bonnes, et si la chaleur et le soleil sont au rendez-vous ce week-end, on devrait réaliser de très bonnes ventes", s'est réjoui Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l'habillement. Il faudra cependant attendre pour savoir si la bouffée d'oxygène tant attendue sera bien au rendez-vous.LA COUR DES COMPTES NE CROIT PAS AU RETOUR A L'EQUILIBRE DES FINANCES PUBLIQUES EN 2012La Cour des comptes épingle de nouveau le gouvernement. Les sages de la Rue Cambon ont jugé très incertaines les hypothèses gouvernementales d'un retour à l'équilibre des comptes publics en 2012. Dans son rapport sur "la situation et les perspectives des finances publiques" remis mercredi au Parlement avant le débat d'orientation budgétaire pour 2009, la Cour présidée par Philippe Seguin table sur un déficit public de 2,9% cette année et de 3% en 2009. Des chiffres bien supérieurs aux estimations de l'exécutif: 2,5% en 2008 et 2% l'an prochain. Le gouvernement compte sur une baisse de moitié des dépenses des collectivités locales pour atteindre ses objectifs. "Mais il s'agit d'une hypothèse incertaine pour ne pas dire davantage, vu leur évolution de ces dernières années", rétorque Philippe Seguin alors que ces dépenses ont progressé de 6,5% l'an dernier.Le rapport de la Cour des comptes s'inquiète également du poids de la dette publique. "Aujourd'hui en France, tout actif occupé a sur ses épaules un endettement de 47.000 euros, qu'il devra bien rembourser, lui et ses enfants", estime-t-elle. La charge des intérêts de la dette, "2.000 euros par an et par Français employé" soit 50 milliards d'euros en 2007, "réduit à néant nos marges de manoeuvre". A quelques jours du début de la présidence française de l'Union européenne, ce rapport ne manquera pas de renforcer le scepticisme de nos partenaires européens. Le mois dernier, la Commission a adressé à la France une recommandation politique face à la persistance des déficits publics, Paris s'étant engagé à assainir ses finances pour atteindre l'équilibre au plus tard en 2012.POLEMIQUE AUTOUR DU PLAN D'ECONOMIES DE L'ASSURANCE MALADIETrois milliards d'euros d'économies et de vives polémiques en perspective. L'assurance maladie a présenté jeudi un plan de redressement visant à ramener son déficit à 2,8 milliards d'euros contre 4,1 milliards cette année. La feuille de route prévoit un retour à l'équilibre dès 2011. Parmi les propositions formulées par Frédéric Van Roekeghem, directeur de l'Uncam (Union nationale des Caisses d'assurance maladie), la baisse de la prise en charge des patients en affections de longue durée (ALD) a cristallisé toutes les critiques. Et relancé le débat sur une santé à deux vitesses, six mois après l'instauration des franchises médicales. Elle prévoyait de baisser de 100% à 35% le remboursement par la Sécurité sociale des médicaments dits de "confort" pour les malades atteints de maladie graves ou chroniques, comme le cancer, le sida et le diabète. Le reste du remboursement étant transféré aux mutuelles alors que 8% de la population n'a pas de complémentaire santé. Devant le tollé général qu'elle a suscitée, la direction de l'assurance maladie a finalement retiré cette mesure de son plan. Ce dernier préconise des économies sur les tarifs de certains médicaments, notamment les génériques, une diminution des tarifs de radiologie et biologie médicale. Il entend aussi limiter les prescriptions de transport en ambulances et d'arrêts maladies.
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