Pas de redécollage pour le titre EADS

Le "newsflow" de ces derniers jours a tendance à rapprocher l'action du sol. Elle est passée sous les douze euros.

Pour les actionnaires d'EADS, le groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement, maison-mère d'Airbus, le parcours du titre, avec ses tentatives de rédécollage puis ses rechutes, a de quoi donner des haut-le-coeur dignes des plus rudes trous d'air. Le "newsflow" (série d'informations) de ces derniers jours aurait plutôt tendance à rapprocher l'action du sol. Elle est repassée sous les douze euros. On n'est certes pas encore aux plus bas de huit euros atteints il y a quelques mois mais la remontée du titre en septembre aux 17 euros avait pu faire espérer une vraie "ressource" (rebond), comme on dit en aviation, vers ses sommets des 25 euros de 2007.

Pour enrayer cette belle dynamique, il a fallu d'abord la plongée du dollar face à l'euro qui mine la compétitivité et la rentabilité d'Airbus face à Boeing (au dessus de 1 euro pour 1,49 dollar, EADS dit avec un peu d'emphase que la survie d'Airbus est en jeu). La firme a ensuite été touchée comme tout le monde par la crise économique avec les reports et annulations de commandes d'avions - qui ont toutefois plus touché son grand rival américain - par des compagnies aériennes exsangues face à la chute du trafic. Enfin, EADS subit les menaces sur ses espoirs en matière de contrats militaires, du projet branlant d'avion de transport européen A400M qui pompe son énergie et ses finances, à ceux d'emporter le contrat géant pour les avions ravitailleurs américains, son partenaire local Northrop Grumman ayant renoncé.

Certes, ce contrat américain potentiel ne figure pas dans l'énorme carnet de commandes de 378 milliards d'euros (il était de plus de 400 miliards fin 2008) qu'affiche EADS. Mais avec l'A400M, il devait permettre au groupe européen un pas vers son éternelle stratégie : ne plus dépendre des seules ventes d'Airbus et se rapprocher d'un meilleur équilibre, tant en ventes qu'en bénéfices, entre activités civiles et militaires, aux cycles complémentaires, situation privilégiée dont bénéficie son concurrent Boeing grâce au soutien du Pentagone, une évolution que la Bourse aurait appréciée.

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