Wall Street termine dans le rouge après les chiffres de l'emploi

Les places américaines ont reculé ce vendredi alors que la première économie mondiale a détruit bien plus de postes que redouté en juillet.

Wall Street a terminé en baisse ce vendredi, plombée par les fortes suppressions d'emplois aux Etats-Unis. Jusque là, la semaine avait été pluôt calme sur les marchés new-yorkais, les investisseurs optant pour la prudence dans l'attente de ces statistiques officielles du marché du travail. Les chiffres du secteur privé, communiqués mercredi par le cabinet ADP, laissaient même espérer une bonne performance. Mais la première économie mondiale a détruit bien plus de postes que redouté.

A la clôture, le Dow Jones perd ainsi 0,20% à 10.654 points, le Nasdaq abandonne 0,20% à 2.288 points et le S&P 500 recule de 0,37% à 1.122 points. Les indices new-yorkais ont limité leurs pertes en fin de séance, après avoir perdu près de 1,5% en séance.

Sur le front des statistiques, l'économie américaine a détruit 131.000 emplois non agricoles en juillet, en raison notamment de l'arrêt des emplois temporaires liées au recensement décennal qui s'est tenu cette année aux Etats-Unis. Ce chiffre traduit également la faiblesse de l'emploi dans le secteur privé, qui n'a créé que 71.000 postes le mois dernier. Les économistes misaient au total sur 65.000 suppressions nettes d'emplois. En outre, la première économie mondiale a détruit plus de postes qu'initialement annoncé en juin (221.000 contre 125.000 en première estimation). Le taux de chômage est resté stable, à 9,5% de la population active.

Du côté des valeurs, American Internation Group (AIG) grimpe de 2,51% à 40,90 dollars. Plombé par une charge exceptionnelle de 3,3 milliards de dollars, liée à la dépréciation de certains actifs, l'ancien premier assureur mondial a enregistré un déficit de 2,7 milliards de dollars. Cependant, AIG affiche un bénéfice net hors exceptionnels de 1,34 milliard de dollars, dépassant très nettement les attentes des marchés. Son bénéfice par action (BPA) ressort en effet à 1,99 dollar, contre seulement 99 cents escomptés par les analystes. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 19,98 milliards de dollars, contre 19,18 milliards anticipés. Sauvé de la faillite grâce à l'injection de plus de 180 milliards de dollars d'aides publiques, AIG a indiqué avoir entamé ces dernières semaines des discussions pour que l'Etat américain sorte de son capital.

Kraft Foods progresse de 2,36% à 30,36 dollars. Le numéro deux mondial de l'agro-alimentaire a fait mieux que prévu au deuxième trimestre, dégageant 937 millions de dollars de profits. Hors exceptionnels, cela représente 60 cents par action là où les opérateurs avaient anticipé 52 cents. Grâce à l'acquisition du confiseur britannique Cadbury, le groupe affiche une croissance de 25% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 12,25 milliards de dollars. C'est légèrement inférieur au consensus des marchés (12,3 milliards). Kraft Foods a par ailleurs revu à la baisse son objectif annuel de croissance organique de ses ventes mais il a maintenu sa prévisions de bénéfice opérationnel.

A l'opposé, Activision-Blizzard plonge de 6,47% à 10,99 dollars après la publication d'un chiffre d'affaires décevant. Le premier éditeur mondial de jeux vidéo a fait état ce jeudi soir d'un repli de 7% de ses ventes, à 967 millions de dollars. En excluant les ventes différées, son chiffre d'affaires s'est élevé à 683 millions de dollars alors que les investisseurs misaient sur 720 millions. Son bénéfice net est ressorti à 219 millions de dollars, en ligne avec les estimations des analystes. En outre, le groupe a livré des prévisions décevantes pour le trimestre en cours, misant sur un BPA de 8 cents sur des ventes de 725 millions de dollars. Le consensus était jusque-là respectivement fixé à 12 cents et à 915 millions.

Les statistiques du marché de l'emploi affectent les valeurs pétrolières, dans le sillage des cours du brut, qui recule nettement sur le New York Mercantile Exchange. Exxon Mobil cède 1,13% à 62 dollars, Chevron abandonne 0,43% à 78,73 dollars et ConocoPhillips laisse 1,35% à 56,92 dollars. Le secteur de la consommation est également pénalisé: les chaînes de grands magasins Macy's et JCPenney chutent par exemple de 1,77% à 19,43 dollars et de 1,45% à 21,80 dollars.

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