En hausse de 0,44% dans les premiers échanges, la Bourse de Paris a vite été rattrapée par les inquiétudes de contagion de la crise de la dette souveraine en zone euro et les tensions géopolitiques asiatiques. Revenu à ses niveaux de la veille, le CAC40 a longtemps hésité avant d'opter à la mi-journée pour une timide hausse. Porté par de bonnes statistiques américaines, l'indice phare de la place parisienne a finalement terminé la journée sur un rebond de 0,62% à 3.747,61 points.

Comme l'anticipaient les investisseurs, la Bourse de Paris a, du moins dans un premier temps, bénéficié de plusieurs facteurs. A commencer par une vague d'achats à bon compte . Après une baisse de 3,71% en trois séances ramenant l'indice parisien à des niveaux proches des 3.700 points, plusieurs titres sont devenus attractifs. Le tout dans une séance animée par des opérations de stock-picking sur des titres comme  Danone ou encore Air Liquide. Mais le rebond a définitivement pris forme avec la publication de statistiques américaines de bonne facture.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont fortement reculé outre-Atlantique. Alors que les économistes attendaient 435.000 nouvelles inscriptions, le ministre du travail n'en a annoncé que 407.000. C'est le nombre le plus bas depuis le 19 juillet 2008. Face à ces signes d'amélioration de l'emploi, le morale des ménages est au plus haut depuis le mois de juin. C'est du moins ce qui ressort des résultats définitifs de l'enquête de l'université de Michigan pour le mois de novembre. Ce dernier est ressorti à 71,6 points contre 67,7 points en octobre. Par ailleurs, les dépenses des ménages ont augmenté en octobre (+0,4%) pour le quatrième mois consécutif alors que l'inflation annuelle est au plus bas (+0,9%) depuis que l'indice PCE "Core" qui la mesure l'existe, soit depuis 1960.

Cependant, le rebond est resté modeste, freiné par les craintes toujours présentes entourant la dette des pays "périphériques" de la zone euro. L'Irlande a dévoilé un plan d'austérité destiné à redresser ses finances et son secteur bancaire, confirmant les 15 milliards d'économies prévues mais laissant inchangé le taux d'imposition des sociétés à 12,5% contre une moyenne de 27,5% dans l'union européenne. Le marché est tout de même resté inquiet quant au risque d'une contagion à l'Espagne et du Portugal. Confrontés à d'importants déficits budgétaires, ces pays vont-ils également demander une aide ? La crainte est d'autant plus importante qu'hier soir, l'agence de notation Standard & Poor's a dégradé de deux crans avec perspectives négatives la note souveraine de l'Irlande.

Valeurs en hausse

Plus forte hausse du CAC40, EADS (+5,01%) a profité de la baisse de l'euro et d'une note de CA Cheuvreux confirmant son objectif de cours tout en indiquant que la valeur était l'une de ses préférées. Ces deux facteurs ont fait passer au second plan l'annonce du président de la compagnie aérienne Emirates. Ce dernier a indiqué s'attendre à un retard d'un an dans la livraison de ses A350, avions long courrier d'Airbus.

Alcatel Lucent a bondi de 4,69% après l'annonce d'une émission obligataire de 500 millions d'euros à 5 ans éloignant le spectre de l'augmentation de capital évoqué la semaine dernière par Crédit suisse pour justifier l'abaissement de sa recommandation.

Renault a grimpé de 1,59 %. Les rumeurs concernant l'intention du constructeur automobile de réduire ses effectifs en France se confirment. Le groupe a proposé mardi aux représentants du personnel un dispositif de départ anticipé à la retraite (au titre de la pénibilité) portant sur 3.000 salariés.

Danone a progressé de 0,58 %. Le groupe a acquis pour 103 millions de dollars YoCream. Cette acquisition permet à Danone de pénétrer aux Etats-Unis un marché en forte croissance où il n'était pas encore présent, celui des "Frozen yogurt".

Air Liquide s'est adjugé 0,87% après l'annonce de la signature d'un contrat en Chine. Le français va investir 60 millions d'euros pour construire une usine de production d'oxygène et d'azote.

Valeurs en baisse

Dans le contexte macroéconomique actuelle, les valeurs bancaires ont évoluées de façon dispersée. BNP Paribas et Natixis se sont repliées respectivement de 0,44 % et 1,19 %, tandis que Crédit Agricole et Société Générale évoluaient en hausse (0,69 % et 0,12 %).

Hors CAC

Faurecia a gagné 3,39 %. Hier soir après Bourse, la société a annoncé l'acquisition des actifs de l'allemand Angell-Demmel Europe GmbH, pour 12 millions d'euros en cash. Après approbation des autorités anti-trust allemandes et autrichiennes, l'entreprise qui a réalisé sur les neuf premiers mois 2010 un chiffre d'affaires de 55 millions d'euros, rejoindra l'activité "systèmes intérieur" de Faurécia. Le Français mise sur le 1er janvier 2011.

Vivalis a progressé de 3,02 %. Le titre a été porté par le feu vert des autorités américaines à GlaxoSmithKline pour effectuer des essais cliniques sur l'homme pour son vaccin contre la grippe produit avec la technologie du français.

Devise et Pétrole

L'euro continue repirs quelques couleurs face au dollar dans un contexte de crainte de contagion de la crise en zone euro. A la clôture de la bourse de Paris, un euro s'échangeait contre 1,337 dollar.

Le marché du pétrole, quant à lui, s'inscrit en nette hausse. Le baril de Brent affiche un gain de 2,63 % à 85,29 dollars. Le WTI pour sa part progresse de 2,56 % à 83,20 dollars.