PPR a tourné la page de la crise, annonçant jeudi un fort rebond de ses résultats annuels portés par la reprise du luxe et par ses plans d'économies, et a dit anticiper une nouvelle progression de ses résultats en 2011. Récoltant les fruits de ses programmes de réduction de coûts mis en place en pleine crise, PPR a vu son résultat opérationnel courant bondir de 24% à 1,53 milliard d'euros, un chiffre supérieur aux attentes (1,49 milliard) pour une marge opérationnelle record de 10,5%, contre 8,4% un an auparavant. Le résultat net des activités poursuivies a bondi de 56% à 932 millions d'euros (864 millions attendus).

A la clôture du marché, la progression était de 2,16 % à 115,85 euros. A ces niveaux de cours, elle se traite sur des multiples de valorisation de 14 fois les bénéfices estimés de PPR pour 2011, un niveau nettement inférieur aux 20 fois affichés en moyenne par le secteur du luxe et jugé attractif par les analystes.

Le groupe, propriétaire de Gucci, Bottega Veneta ou Yves Saint Laurent, mais aussi de la Fnac et de Redcats, et qui entend se recentrer sur le luxe et les marques de sportswear ou de mode plus grand public, a vu ses ventes annuelles progresser de 7,5% à 14,60 milliards d'euros (+4% en données comparables), un chiffre supérieur au consensus des analystes interrogés par Reuters qui était de 14,47 milliards. Ces chiffres ne tiennent pas compte de Conforama, la chaîne d'ameublement que PPR va céder en mars au sud-africain Steinhoff.

A l'image de LVMH  ou Hermès , PPR a profité du rebond du secteur du luxe et a vu les ventes de ses griffes progresser de 18% à 4,01 milliards (+12,2% en données comparables) sur l'ensemble de l'année, avec une croissance interne de 14,4% au quatrième trimestre, nettement supérieure aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur 12%.

A l'inverse, les enseignes de distribution du groupe continuent de pâtir d'une conjoncture morose et ont vu leurs ventes stagner ou très légèrement progresser. Elle ont timidement gagné 0,8% dans le pôle de vente à distance (Redcats) et ont grapillé 1,3% à la Fnac. Chez Puma, filiale de PPR , les ventes ont légèrement progressé (+2,2% en donnés comparables) sur l'année.

"Les excellents chiffres de l'exercice 2010 confirment la pertinence de notre stratégie de recentrage sur des activités à plus fortes marges", se félicite François-Henri Pinault, PDG du groupe qui proposera à ses actionnaires un dividende en hausse à 3,50 euros, contre 3,30 euros un an auparavant.