Facebook : options et warrants accentuent la volatilité

Les options sur Facebook sont disponibles depuis le 29 mai et contribuent largement aux mouvements erratiques du titre du groupe de Mark Zuckerberg qui, après avoir été introduit à 38 dollars, cote aujourd'hui 28 dollars. Les transactions sur les warrants ont débuté sur les chapeaux de roues et se calment quelque peu aujourd'hui.
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Le parcours boursier du champion des réseaux sociaux, Facebook, on le sait, est loin d?être une réussite. Introduit à 38 dollars le 18 mai, il ne vaut plus que 28 dollars aujourd?hui. A l?origine de cette contreperformance : une série d?éléments d?ordre stratégiques (le groupe semble vouloir se lancer dans plusieurs opérations de croissance externe pas vraiment plébiscitées par les professionnels) mais aussi techniques. Parmi celles-ci, le « retour de papier », ces ventes massives de titres, de la part d?investisseurs institutionnels ayant reçu lors de l?introduction plus d?actions qu?escompté.

Dans ce genre d?opérations très médiatisées et susceptibles de rencontrer un vif succès, les investisseurs demandent généralement plus de titres qu?ils n?en souhaitent réellement de manière, dans l?hypothèse de réduction des ordres, à pouvoir compter sur un nombre satisfaisant d?actions. Mark Zuckerberg ayant choisi d?introduire son groupe au-delà de la fourchette haute préconisée par ses banquiers conseils, la demande a finalement été moins massive qu?anticipée. Tous les intervenants ayant réservé d?importantes lignes de titres ont donc été mieux servis qu?ils ne le pensaient. D?où cet afflux de papier depuis. A cela s?ajoute, depuis le 29 mai, l?arrivée des options. De fait, le marché centralisé optionnel ne se met en ordre de marche qu?une bonne semaine après l?introduction d?une action. Et depuis cette date, les investisseurs peuvent spéculer à la hausse comme à la baisse sur Facebook avec effet de levier grâce à ces options. Ce dont ils ne se privent pas, les options anticipant un repli, les « puts », étant largement négociés.

Une volatilité extrême

Plusieurs courtiers n?avaient d?ailleurs pas attendu le début de ces cotations optionnelles pour lancer des produits à effet de levier. Dès le lendemain de l?introduction de Facebook, Commerzbank a ainsi commercialisé des warrants, voulant justement profiter de l?effet médiatique de l?opération. En prenant donc quelques risques puisque le marché listé n?était pas encore ouvert. Ils ont pourtant fait carton plein puisqu?ils ont réussi à générer environ 150.000 euros de volumes par jour alors que traditionnellement les warrants sur actions étrangères attirent peu les épargnants français.

Dans la foulée, d?autres intervenants comme BNP Paribas lui ont emboîté le pas pour se positionner aussi sur Facebook à travers des warrants. Compte tenu des risques encourus, la banque n?a d?abord émis que des « calls » (options d?achat), les « puts » pouvant générer d?éventuels problèmes de prêts-emprunts de titres. Ils ont aujourd?hui une offre complète. Les transactions sont à la baisse puisqu?il ne se traite plus qu?environ 20.000 à 40.000 euros de volumes par jour sur ces produits.

Prendre position sur Facebook est actuellement très aventureux. Car lorsque l?on joue sur les warrants, il ne faut pas simplement se placer dans le bon sens (hausse ou baisse du sous-jacent), il faut aussi savoir à quelle échéance  l'objectif de cours sera atteint et avec quelle volatilité. Celle du groupe de Zuckerberg en ce moment est extrême et pénalise le prix des warrants. Pas facile, dans ces conditions, de sortir gagnant avec ce produit de Bourse.  Une chose est sûre, options et warrants accentuent les amplitudes de variations de cours et donc la volatilité de l?action. Celle-ci n?en avait pas besoin. Mais c?est aussi la rançon de la gloire !
 

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