La cotation de l'Empire State Building, nouveau présage d'un rebond des introductions en Bourse ?

Le gendarme de la Bourse américaine vient d'autoriser la société propriétaire du célèbre building à mener à bien son projet d'introduction en Bourse, chiffré à 1 milliard de dollars. Bien d'autres IPOs sont dans les tuyaux pour 2013, après une année 2012 qui a vu le marché mondial des introductions en Bourse chuter de 34%.
Le marché américain des introductions en Bourse est resté stable, en 2012, à 41 milliards de dollars, selon Bloomberg. Copyright Reuters

Qui, mieux que l'Empire State Building, pour symboliser le retour en force des introductions en Bourse à Wall Street? Empire State Realty Trust, la société immobilière propriétaire du célèbre building, vient de recevoir le feu vert du gendarme des marchés américains pour mener à bien son projet d'introduction en Bourse, l'an prochain. Projet grâce auquel la société espère lever 1 milliard de dollars, si tant est que le marché immobilier américain continue de se redresser. Une éventualité à laquelle croit Franck Sebag, associé chez Ernst & Young : «L'immobilier pourrait faire partie des secteurs les plus actifs, en 2013, sur le plan des introductions en Bourse», écrit-il dans une étude sur les IPOs (Initial public offerings ou introductions en Bourse), publiée le 11 décembre.

Un marché des introductions en Bourse en chute de 34%

La santé et le secteur des infrastructures pourraient, eux aussi, prendre le relais des secteurs technologiques et financiers, qui ont animé, si l'on peut dire, un marché des introductions en Bourse très difficile, en 2012. Depuis le début de l'année, les IPOs ont chuté de 34% environ dans le monde, à 112 milliards de dollars, selon les données publiées ce vendredi par l'agence Bloomberg. Le bonnet d'âne revient à l'Europe de l'Ouest, où les introductions en Bourse ont plongé de près de 66%, à moins de 10 milliards de dollars. La crise des dettes souveraines, avec pour corollaire une forte volatilité des marchés actions, a découragé nombre d'entreprises de tenter l'aventure de la Bourse.

L'Asie chute, les Etats-Unis se stabilisent

L'Asie non plus n'a pas brillé, avec une dégringolade de 43% des IPOs, à 46,7 milliards de dollars. Une contre-performance qui résulte des inquiétudes liées à l'essoufflement de la croissance économique en Chine, ainsi qu'à la baisse du nombre d'entreprises détenues par l'Etat, lesquelles avaient alimenté le marché des introductions en Bourse, les années précédentes. En revanche, et malgré les débuts ratés de Facebook à Wall Street, le marché américain des IPOs est demeuré stable, à 41 milliards de dollars. «Le marché de l'emploi s'améliore (aux Etats-Unis) et l'immobilier est en meilleure forme », explique Franck Sebag. Qui estime donc que, « d'ici à juin 2013, nous verrons un bon pipeline de deals déferler sur le marché.»

Rebond du marché européen au quatrième trimestre

Un optimisme qui vaut également pour... l'Europe de l'Ouest. De fait, au quatrième trimestre, les introductions en Bourse ont repris du poil de la bête sur le Vieux Continent, en quintuplant, à 5,71 milliards de dollars, selon Bloomberg. Le seul mois d'octobre a vu les IPOs de O2, la filiale allemande de l'opérateur de télécommunications espagnol Telefonica, qui a levé 1,5 milliard d'euros à la Bourse de Francfort, de l'assureur allemand Talanx (467 millions d'euros), ou bien encore de son rival britannique Direct Line (978 millions d'euros). Si le marché européen des introductions en Bourse est ainsi reparti, c'est grâce à la dissipation des craintes d'une explosion de la zone euro, qui a permis à la Bourse de rebondir. Au cours des six derniers mois, l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50, qui regroupe les 50 premières capitalisations européennes, a regagné 22%, alors que le S&P 500 américain s'est redressé de 6,7% seulement.

Le retour des «dual tracks»

«Bien que l'environnement économique européen demeure très difficile, la confiance commence à revenir et beaucoup d'entreprises étudient des IPOs pour le premier ou le troisième trimestre 2013», assure Franck Sebag. D'autant plus que les récents débuts en Bourse de O2, Talanx, Direct Line ou du groupe russe de télécoms MegaFon sont encourageants, toutes ces sociétés cotant aujourd'hui au-dessus de leur prix d'introduction. «La profondeur du marché actions s'améliore. Nous allons assister à un retour des dual tracks [ces examens concomitants de la cession d'un actif à un acheteur donné ou au contraire sur le marché ; Ndlr], lesquels devraient souvent déboucher sur une introduction en Bourse», renchérit l'un des responsables des fusions et acquisitions d'une grande banque française.

Plusieurs opérations à l'étude, en France

Plusieurs IPOs sont d'ailleurs «dans les tuyaux», en Europe, pour 2013, et plus particulièrement en France. A commencer par celle de la Fnac, pour un montant estimé à 800 millions d'euros par les analystes de Bryan Garnier et ceux de CM-CIC. A l'automne prochain, c'est l'activité batteries et véhicules électriques du groupe Bolloré, évaluée à 1,5 milliard d'euros par les analystes d'Alpha Value, qui fera son entrée à la Bourse de Paris. Et d'ici là, peut-être Lagardère aura-t-il cédé sur le marché sa participation de 20% dans Canal + France, valorisée 1,1 milliard d'euros dans les comptes du groupe.

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Commentaires 2
à écrit le 29/12/2012 à 8:26
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Cela ressemble plus à un désengagement du secteur immobilier qu'autre chose... Un futur facebook de l'immobilier cette introduction.

à écrit le 29/12/2012 à 3:53
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Retour des opérations en bourse ou signe que l'immobilier d'entreprise peine à se financer par les banques ou pire à financer tout court? Les travaux prévus de remise en état devaient se terminer en 2013 et dépasser 500M$. Qu'en est-il? Si l'introduc...

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