Une nouvelle crise se dessine au sujet du relèvement du plafond de la dette

Le momentum haussier sur le marché des changes n'aura finalement pas fait long feu dans la foulée de l'accord négocié entre républicains et démocrates afin d'éviter le "mur budgétaire". En effet, comme nous l'indiquions hier, le risque politique demeure élevé de l'autre côté de l'Atlantique, ce qui n'a pas échappé aux cambistes. Ces derniers s'inquiètent d'une nouvelle crise au sujet du relèvement du plafond de la dette américaine qui a été atteint il y a quelques jours comme l'a souligné le secrétaire au Trésor Tim Geithner. De fait, l'aversion au risque sur le marché des changes s'est traduit par un retour à la hausse du yen et du dollar américain face à l'euro.

Le yen a ainsi augmenté de 0.3% face à l'euro autour de 114.81 après une perte de 0.6% hier. Similairement, le dollar américain a gagné dans les premiers échanges 0.3% à 1.3148 dollar pour un euro. La hausse du yen ce matin est généralisée face à ses principales contreparties, ce qui souligne bien que la devise nippone a été sur-vendue pendant la période des fêtes.

Même si la crise aux Etats-Unis ne bat pas encore son plein, les cambistes considèrent que la question du relèvement du plafond de la dette va permettre une nouvelle passe d'armes entre les deux partis, républicain et démocrate, ce qui risque d'accentuer l'inquiétude des investisseurs. Le Trésor américain devrait être en mesure de prendre des mesures d'urgence qui vont pouvoir faire gagner du temps à l'exécutif, jusqu'à fin février voire même début mars. Il n'en demeure pas moins que les Etats-Unis vont devoir revenir à la table des négociations dans un délai très bref.

Habituellement, la question du relèvement du plafond de la dette, fixé à 16.4 trillions de dollars, ne pose pas un problème majeur. L'histoire politique américaine contemporaine regorge de scénarios similaires. Toutefois, la configuration politique actuelle, marquée par un esprit de revanche d'une partie des élus républicains, va probablement compliquer la tâche. Il faut en effet rappeler que le président Obama ne possède le soutien que du Sénat et non de la Chambre des représentants.

La possibilité d'un défaut de paiement des Etats-Unis, en cas d'absence d'accord sur ce point, est techniquement possible mais peu réaliste. En revanche, comme l'an dernier, il ne faut pas exclure la possibilité de la fermeture de certaines administrations ce qui va attiser les inquiétudes sur les marchés financiers, notamment sur le forex.

L'autre fait marquant de ce début de séance sur le marché des devises, c'est le retour à la hausse du yen. Depuis la victoire de Shinzo Abe, les cambistes ont compté sur de nouvelles mesures pour affaiblir la devise nationale, ce qui a entraîné pendant la trêve estivale une forte dépréciation. Le retour de bâton est désormais à l'ordre du jour: à force d'être sur-vendu, le yen retrouve la hausse. Pas pour longtemps car la tendance à long terme est à la baisse. La réunion de politique monétaire de la Banque du Japon prévue les 21 et 22 janvier devrait d'ailleurs permettre l'annonce de nouvelles mesures. Il sera aussi pertinent de surveiller demain le discours de Kiyohiko Nishimura, membre de la banque centrale, qui devrait déjà donner quelques pistes d'intervention aux marchés. Cette année sera certainement celle du yen!

 

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