Les investisseurs n'ont pas (encore) complètement cédé au pessimisme. Vendredi, la Bourse américaine a connu la plus forte progression simultanée de ses trois grands indices depuis des années. L'indice Dow Jones a gagné 3,29%, à 23.433,16 points, le S&P 500, plus large, a pris 3,43%, à 2.531,94 points et le Nasdaq Composite s'est envolé de 4,26% à 6.738,86 points. Un contraste saisissant avec la séance de jeudi, qui avait vu les indices plonger, sous le poids d'Apple, après son profit warning. Intel a gagné plus de 6%) et Apple a rebondi de 4,27% vendredi.
Ce début d'année semble annoncer une période de convulsions sur les marchés, sur fond de ralentissement de la croissance mondiale. Sur l'ensemble de la semaine, raccourcie par le Nouvel An, le S&P 500 a gagné 1,86%, le Dow 1,61% et le Nasdaq 2,34%.
La publication du meilleur rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis depuis 10 mois, avec la création de 312.000 emplois en décembre, le chiffre le plus élevé depuis février, a redonné le moral aux investisseurs sur la vigueur de l'économie américaine. Les déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a assuré que la Fed était prête à adapter sa politique monétaire en cas de besoin, ont achevé d'apaiser les craintes de remontée brutale des taux d'intérêt, après les quatre hausses de 2018.
Jerome Powell pas prêt de démissionner
Attaqué sur ses choix monétaires par Donald Trump, qui l'a lui-même nommé, le patron de la banque centrale s'est montré à la fois ferme, affirmant son indépendance, et flexible, sur la trajectoire des taux, qualifiant de "très solide" le dernier rapport sur l'emploi.
"Au vu en particulier des chiffres d'inflation mitigés que nous avons constatés, nous serons patients tout en étudiant la manière dont évolue l'économie", a déclaré Jerome Powell lors d'un débat organisé à Atlanta. "Nous sommes toujours prêts à modifier l'orientation de la politique et à la modifier de manière significative" a-t-il ajouté. "Nous écoutons de façon appropriée le message que les marchés envoient et nous allons prendre en compte ces risques baissiers dans la conduite de notre politique à l'avenir."
Des propos jugés apaisants par les investisseurs, qui font preuve d'une grande nervosité. La remontée des taux incite ces derniers à fuir les actifs à risque, comme les actions, au profit des emprunts d'Etat.
Prié de dire s'il démissionnerait de ses fonctions si Donald Trump le lui demandait, Jerome Powell a répondu "non", ajoutant qu'aucune rencontre avec le président américain n'était prévue à son agenda.
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