Bourses : 2018 a été la plus calamiteuse depuis dix ans

L'année qui s'achève a été la plus mauvaise depuis 2008 sur les places européennes, avec une baisse de 13% pour l'indice élargi Stoxx 600. Le CAC 40 a perdu 10,95% sur l'année malgré une remontée ce lundi 31 décembre. Le Dow Jones et le S&P500 à Wall Street ont aussi réalisé leur plus mauvaise performance depuis la crise financière.
Delphine Cuny
Le CAC 40 à la Bourse de Paris a fait légèrement mieux que les autres indices européens, terminant 2018 en baisse de 10,95% sur l'ensemble de l'année.
Le CAC 40 à la Bourse de Paris a fait légèrement mieux que les autres indices européens, terminant 2018 en baisse de 10,95% sur l'ensemble de l'année. (Crédits : Euronext)

[Article mis à jour avec les cours de clôture de Wall Street le 31/12]

L'année 2018 avait commencé dans une ambiance euphorique sur les marchés mondiaux, les grands indices battant record sur record, Donald Trump s'auto-congratulant à chaque nouveau sommet atteint par le célèbre Dow Jones. Elle s'achève dans la déprime pour les investisseurs, la quasi-totalité des places de la planète affichant une évolution négative sur les douze mois, à quelques exceptions comme la Bourse de Sao Paulo qui affiche un gain de 15%.

A l'issue de la séance du 31 décembre, écourtée et close à la mi-journée, l'indice élargi européen Stoxx 600 a terminé sur une hausse de 0,46% par rapport à la veille et une chute de 13,2% sur l'ensemble de l'année, sa plus mauvaise performance depuis 2008, où il s'était effondré de 46% ! L'indice Euro Stoxx 50 de la zone euro (+0,55% ce lundi) a clôturé sur un repli de 14,3%, pire score depuis 2011 (il avait alors cédé 17%).

À Paris, le CAC 40 s'est adjugé 1,11% ce lundi à 4.730,69 points, mais il a perdu 10,95% sur l'année, signant son plus mauvais parcours depuis sept ans. A la Bourse de Francfort, qui était close ce lundi comme celle de Milan, l'indice Dax a cédé 18,26% en 2018, année la plus noire depuis dix ans et la cinquième plus médiocre en 30 ans. Idem à la Bourse de Londres, où le FTSE (quasi stable ce lundi) accuse un repli annuel de 12,5%, le plus marqué depuis 2008.

Les valeurs automobiles et les banques, suivies des groupes de construction, ont enregistré les déclins les plus significatifs. Ainsi à Paris, Valeo (-59%), Atos (-40%), BNP Paribas (-36,6%), Saint-Gobain (-36,5%), et Société Générale (-35,3%) affichent les pires performances du CAC 40 sur l'année, quand seulement 12 valeurs ont fini dans le vert, avec en haut du podium Safran (+22,7%), Dassault Systèmes (+17,6%) et Kering (+14;2%).

Année calamiteuse en Chine, douche froide à New York

C'est cependant en Asie que le plongeon a été le plus sévère, et singulièrement en Chine, où les valeurs ont connu une année calamiteuse. A la Bourse de Shanghai, l'indice composite a perdu 24,6%, celui de la Bourse de Shenzhen a chuté de 33,2%. L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a terminé accuse sur l'ensemble de l'année une chute de 25,31%, sa pire performance en dix ans. La Bourse de Hong Kong a reculé de "seulement" 13,61%, tandis que celle de Séoul a cédé 17,28%.

A la Bourse de Tokyo, fermée ce lundi, l'indice Nikkei a perdu 12,1% sur douze mois, sa première perte annuelle depuis 2011, mettant un terme à sa plus longue série de hausses consécutives depuis la fin des années 1980.

Quant à la première place mondiale, à Wall Street, malgré leur remontée depuis la veille de Noël, y compris ce lundi 31 décembre, les principaux indices américains ont terminé 2018 sur leurs plus fortes pertes annuelles depuis dix ans. Pour mémoire, le Dow Jones s'était envolé l'an dernier de 25,1%, le S&P 500 de 19,4% et le Nasdaq de 28,2%.

Pour la dernière séance de l'année, le Dow s'est adjugé 1,15%, limitant son recul annuel à 5,6%. Le S&P500 a pris 0,85% et fini l'année sur un recul de 6,2%. Le Nasdaq gagné 0,7%, réduisant à 4,1% son repli sur douze mois. Rien de catastrophique en comparaison des marchés émergents et européens, mais cette baisse modérée masque une évolution en dents de scie : un mini-krach en février, une rechute en mai, rebelote en octobre, puis les ventes massives de décembre.

Montagnes russes de décembre

Ce dernier mois de l'année aura vu des montagnes russes inédites : après avoir subi sa pire débâcle hebdomadaire depuis octobre 2008 à la mi-décembre, le Dow Jones a dévissé de 2,91% la veille de Noël, avant de signer un rebond spectaculaire le mercredi 26 décembre, sa meilleure séance depuis 2009 ! L'indice phare de la Bourse de New York  a en effet gagné plus de 1.000 points ce jour-là et 4,98%. L'indice S&P-500 qui avait frôlé le seuil des 20% de perte sur son record de clôture de fin septembre, révélateur de l'entrée dans un marché baissier ("bear market") avait également rebondi de 4,8% et le Nasdaq de 5,8%.

Dans un marché à la volatilité accentuée par de faibles volumes, les investisseurs cherchaient un peu d'espoir dans les derniers tweets de Donald Trump. Samedi, le président américain a fait état de "grands progrès" dans ses discussions commerciales avec son homologue chinois Xi Jinping. "On avance bien vers un accord. Si on y arrive, il sera très large et couvrira tous les domaines et tous les contentieux", a-t-il déclaré sur Twitter.

La plus mauvaise performance du Dow Jones revient là aussi à une bancaire, Goldman Sachs (-34%), suivi d'IBM (-26%), les deux meilleures aux groupes pharmaceutiques Merck (+35,8%) et Pfizer (+20,5%).

Cette mauvaise année boursière s'est aussi distinguée sur un point : "les investisseurs en actions et en obligations ont tous deux souffert en 2018, rompant avec une tendance historique" relèvent les experts de DWS (la gestion d'actifs de Deutsche Bank).

"Jusqu'à présent une règle d'or n'avait jamais été démentie : une mauvaise année pour les actions est bonne pour les obligations - 2000 et 2001 l'ont parfaitement illustré. Mais en 2018 [...], les actions et les obligations mondiales ont affiché des rendements négatifs. Du moins du point de vue du dollar américain, il n'y a eu nulle part où se cacher pour un investisseur. Même l'or, valeur refuge par excellence, est dans le rouge" font-ils remarquer dans leur dernière note.

Delphine Cuny

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Commentaires 7
à écrit le 02/01/2019 à 13:18
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La bourse a mal fini l'année 2018. Et alors.Les arbres ne montent pas au ciel.La baisse n'est qu'opportunité.

à écrit le 01/01/2019 à 17:56
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La Macro économie est mauvaise mais les entreprises solides comme EDF ont fait +32÷

à écrit le 01/01/2019 à 16:43
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J'ajoute, de John Kenneth Galbraith, "La seule fonction de la prévision économique, c'est de rendre l'astrologie respectable ". Et en le paraphrasant : "La seule fonction de la prévision boursière, c'est de rendre l'astrologie respectable, ainsi q...

à écrit le 01/01/2019 à 15:49
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La bourse est un jeu d'argent : à ce titre elle devrait être taxée comme les casinos, les courses de chevaux et autres loteries plus ou moins nationales, je ne parlerais pas du foutchebol, bien sûr, à qui j'appliquerais le même tarif !

à écrit le 01/01/2019 à 14:05
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tout simplement le reflet du bilan politique désastreux

à écrit le 31/12/2018 à 17:33
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Alors que le CAC devrait être en pleine forme grâce à son représentant directement placé à la présidence de la France non ? Pas si simple et c'est le gros problème de nos mégas riches qui ne semblent plus en mesure d’appréhender un phénomène ne s...

le 01/01/2019 à 12:38
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Bon ben vu sa déclaration d'intention pour 2019 j'y crois plus hein, quand on est aussi faible j'ai bien peur qu'on ne puisse plus évoluer. La France est foutue.

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