Wall Street enregistre sa pire chute hebdomadaire depuis 2008

Le Dow Jones et le Nasdaq ont respectivement lâché sur la semaine 6,87% et 8,36%, du jamais-vu depuis la la crise financière. Le risque d'une poursuite de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, comme la suggestion de la Fed d'augmenter ses taux deux fois l'an prochain, y ont contribué.
Le S&P 500, avec 7,05% de pertes, a observé une chute inédite depuis 2011. A l'issue de cette débâcle hebdomadaire, les trois indices de Wall Street finissent respectivement à leur plus bas niveau depuis septembre, août et juillet 2017.
Le S&P 500, avec 7,05% de pertes, a observé une chute inédite depuis 2011. A l'issue de cette débâcle hebdomadaire, les trois indices de Wall Street finissent respectivement à leur plus bas niveau depuis septembre, août et juillet 2017. (Crédits : Lucas Jackson)

Hausse des taux d'intérêt, menace de blocage des administrations à Washington et de ralentissement économique aux Etats-Unis, guerre commerciale... Divers motifs d'inquiétude expliquent le pire plongeon hebdomadaire de Wall Street depuis 2008.

Les indices ont connu un nouvel accès de fébrilité vendredi, le Dow Jones Industrial Average abandonnant 1,81% à 22.445,37 points, le Nasdaq 2,99% à 6.332,99 points, et le S&P 500 2,06% à 2.416,58 points. Le Dow Jones et le Nasdaq ont respectivement lâché sur la semaine 6,87% et 8,36%, du jamais-vu depuis la la crise financière, alors que le S&P 500, avec 7,05% de pertes, a observé une chute inédite depuis 2011.

A l'issue de cette débâcle hebdomadaire, les trois indices de Wall Street finissent respectivement à leur plus bas niveau depuis septembre, août et juillet 2017.

La crainte d'un ralentissement économique

Alors que les indices baissaient déjà vendredi après-midi sous l'effet de craintes d'un "shutdown" (la paralysie des administrations fédérales américaines faute d'accord budgétaire), ils ont brutalement plongé après la publication de propos du conseiller au commerce du président américain, Peter Navarro. Celui-ci a affirmé à la revue Nikkei Asian Review qu'il serait "difficile" que Pékin et Washington parviennent à un accord commercial à l'issue des 90 jours de trêve que se sont fixés récemment les deux pays. Faute d'issue aux négociations sino-américaines durant ce laps de temps, les Etats-Unis imposeront une nouvelle vague de tarifs douaniers à la Chine, sauf s'ils décident de prolonger cette période comme certains dans l'administration Trump l'ont suggéré.

Avant cet énième épisode de la guerre commerciale, les indices ont été durement affectés cette semaine par la suggestion de la Fed, à l'issue d'une réunion mercredi, d'augmenter ses taux deux fois l'an prochain. Les hausses de taux renchérissent le coût du crédit et ralentissent de fait l'activité économique. Le numéro deux du Comité monétaire de la Fed, John Williams, a bien tenté vendredi de rassurer les marchés. Mais il n'a suscité que de timides applaudissements, avant que ceux-ci ne repartent brutalement dans le rouge.

Les valeurs technologiques particulièrement affectées

Face à l'ensemble de ces inquiétudes exacerbées, l'indice Nasdaq a franchi vendredi un cap symbolique à la clôture, en perdant plus de 20% par rapport à son dernier plus haut atteint au mois d'août. Le franchissement de ce seuil technique a fait entrer l'indice à forte coloration technologique dans la catégorie du "marché déprimé". Les valeurs technologique, qui composent majoritairement l'indice, ont comme souvent ces derniers temps été les plus affectées par la dégringolade, Apple perdant 3,89%, Facebook 6,33% et Alphabet, maison mère de Google, 3,16%. La marque à la pomme a ainsi perdu un tiers de sa valeur depuis le 3 octobre.

L'indice de volatilité des marchés, l'indice VIX, a quant à lui atteint vendredi un nouveau plus haut depuis février et se rapproche du plus haut niveau annuel. Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans des Etats-Unis évoluait à 2,782% vers 22H00 GMT, contre 2,807% jeudi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,033%, contre 3,048% la veille.

(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 24/12/2018 à 12:56
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Le prochain krach se rapproche à grand pas mais nos gouvernants n'ont rien faits pour redresser notre pays. En cas de crise comparable à 2008, la France n'aura aucune marge de manoeuvre. Ca va faire mal. Joyeux noël quand même.

à écrit le 23/12/2018 à 18:13
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Et la finance est encore très loin de redescendre au niveau de l'économie réelle, cela fait des dizaines d'années qu'elle se gonfle, gonfle, gonfle, alors que tout le monde voyait bien que cela ne pouvait que péter Trump lui a dégonflé la bulle. ...

à écrit le 23/12/2018 à 11:37
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Toujours la même chanson, pour le CAC par exemple ,historiquement, il faut vendre dans la zone 5500/6000 et commencer à acheter à partir de 3500. 2019 , une année qui sera probablement chahutée , a suivre....

à écrit le 23/12/2018 à 10:29
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Trump à force de vouloir manipuler les cours de bourse à coup de tweets va se retrouver le bec dans l'eau, son portefeuille d'actions et celui de ses amis new yorkais va prendre une sacrée claque. En revanche dommage pour les petits porteurs qui lui ...

à écrit le 22/12/2018 à 17:26
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Avec la réforme fiscale de Trump, la fête c'était pour cette année. Maintenant les marchés se rendent compte que 2019 arrive. Trump veut juste que la machine tienne jusqu'en 2020, c'est pour ça qu'il met l'économie sous perfusion alors que ce n'est ...

à écrit le 22/12/2018 à 16:56
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C'est comme après la crise de 29. Après les clowneries monétaro-budgétaires et la guerre commerciale, il a fallu une guerre mondiale pour relancer l'économie US. La question pour Trump est "où la favoriser ?".

à écrit le 22/12/2018 à 12:15
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La roue tourne « Rien ne va plus » ! ... et je m'y connais en casino.

à écrit le 22/12/2018 à 12:09
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Trump va enfin découvrir a quel point sa brillante action est bénéfique pour son pays... :-)

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