"Des sanctions sont prévues vis-à-vis des entreprises qui ne respectent pas la loi en matière de stage. Des entreprises qui doivent se responsabiliser car les stagiaires d'aujourd'hui sont les employés et employeurs de demain", pointe Florence Rouveix, consultante RH. Les étudiants quant à eux doivent être au courant de leurs droits et devoirs dans le cadre des stages et vigilants au cours de leur recherche. Rappelons que le stage d'application, dont il est question dans cet article, diffère du stage en alternance, qui lui est salarié, ou de la délégation de travail ou du job d'été. Il doit être encadré d'un point de vue pédagogique pour développer des compétences et donner une vraie visibilité sur la vie de l'entreprise. Soyez attentifs aux points suivants.
Ce que dit la loi sur l'encadrement des stages
Une durée de stage supérieure à six mois est non conforme à la loi. De même qu'une offre n'indiquant pas de gratification pour les stages qui dépassent deux mois ou une gratification inférieure au minimum prévu par la loi - le Sénat l'a augmentée le 15 mai dernier, elle passe de 436,05 à 523,26 euros. Le télétravail est également interdit dans le cadre d'un stage, « il ne donne aucune expérience terrain, aucun expérience relationnelle et aucun bénéfice en termes de réseau », souligne Florence Rouveix. Éliminez toute offre qui en fait mention.
Un emploi déguisé ou un job d'été se cachent parfois dans une offre de stage. "L'annonce indique des attentes de l'entreprise très fortes : beaucoup d'autonomie est demandée, la mission est surdimensionnée pour un profil étudiant, cela équivaut ni plus ni moins à de l'emploi déguisé", signale Sophie Magnien, cofondatrice d'iQuesta, site spécialisé dans le premier emploi et les stages. Qu'il soit de surcroît trop bien payé - une gratification proche du SMIC - doit vous mettre la puce à l'oreille. Un stagiaire participe à un projet, il ne le mène pas, la notion de rendement n'existe pas dans le cadre d'un stage. À l'inverse, si l'annonce présente peu de tâches à effectuer, le stage peut ne pas être très formateur.
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Attention au décalage avec l'intitulé du stage
Pour un stage de courte durée, la mission doit être consistante. Dans le cas contraire - faire de la saisie informatique à longueur de journée par exemple -, vous êtes plus face à un job d'été qui se prend pour un stage. D'autres points peuvent créer le doute : l'entreprise cherche trop à se vendre, l'annonce mentionne peu ou pas des tâches concrètes. « Vous devez être attentif aux mots clefs de l'annonce, voir l'intérêt de la mission et ce que vous allez apprendre grâce à ce stage », ajoute Florence Rouveix.
Vigilance sur les offres de stage à l'étranger
Ne vous emballez pas lorsque vous repérez une offre de stage basé à l'étranger, notamment en Asie. Sans vouloir jeter le discrédit sur l'ensemble de ces offres, soyez vigilants. « En cas de doute sur l'offre ou l'entreprise, rapprochez-vous du service relations entreprises de votre école ou université, ou du service information ou orientation.
Les arnaques actuelles
Le phénomène ne devrait pas s'éterniser car les jobboards veillent à supprimer les annonces de ce type mais il est encore d'actualité : des entreprises usurpent l'identité d'entreprises connues et diffusent des offres pour des missions de logistique qui sont de véritables arnaques. "Elles peuvent être intitulées « agent de saisie en télétravail » ou « assistant logistique", elles sont assez récentes, très succinctes et proposent à l'étudiant d'envoyer des colis à partir de chez lui", précise la cofondatrice d'iQuesta.
Yupeek, iQuesta, L'Étudiant... Les sites qui s'adressent aux étudiants sont de bonnes références. "Privilégiez ces sites-là et informez-vous aussi grâce à Shapter, un réseau d'étudiants qui propose des retours d'expérience sur les cours, les formations, les stages", recommande Florence Rouveix.
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