Stages en entreprise : comment repérer les offres bidons

La proposition de loi socialiste adoptée par le Sénat le 15 mai 2014 vise à renforcer l’encadrement des stages. Étudiants, soyez attentifs aux énoncés des annonces, différents signaux doivent vous alerter.
Pour un stage de courte durée, la mission doit être consistante. /Reuters

"Des sanctions sont prévues vis-à-vis des entreprises qui ne respectent pas la loi en matière de stage. Des entreprises qui doivent se responsabiliser car les stagiaires d'aujourd'hui sont les employés et employeurs de demain", pointe Florence Rouveix, consultante RH. Les étudiants quant à eux doivent être au courant de leurs droits et devoirs dans le cadre des stages et vigilants au cours de leur recherche. Rappelons que le stage d'application, dont il est question dans cet article, diffère du stage en alternance, qui lui est salarié, ou de la délégation de travail ou du job d'été. Il doit être encadré d'un point de vue pédagogique pour développer des compétences et donner une vraie visibilité sur la vie de l'entreprise. Soyez attentifs aux points suivants.

Ce que dit la loi sur l'encadrement des stages

 

Une durée de stage supérieure à six mois est non conforme à la loi. De même qu'une offre n'indiquant pas de gratification pour les stages qui dépassent deux mois ou une gratification inférieure au minimum prévu par la loi - le Sénat l'a augmentée le 15 mai dernier, elle passe de 436,05 à 523,26 euros. Le télétravail est également interdit dans le cadre d'un stage, « il ne donne aucune expérience terrain, aucun expérience relationnelle et aucun bénéfice en termes de réseau », souligne Florence Rouveix. Éliminez toute offre qui en fait mention.

 

Un emploi déguisé ou un job d'été se cachent parfois dans une offre de stage. "L'annonce indique des attentes de l'entreprise très fortes : beaucoup d'autonomie est demandée, la mission est surdimensionnée pour un profil étudiant, cela équivaut ni plus ni moins à de l'emploi déguisé", signale Sophie Magnien, cofondatrice d'iQuesta, site spécialisé dans le premier emploi et les stages. Qu'il soit de surcroît trop bien payé - une gratification proche du SMIC - doit vous mettre la puce à l'oreille. Un stagiaire participe à un projet, il ne le mène pas, la notion de rendement n'existe pas dans le cadre d'un stage. À l'inverse, si l'annonce présente peu de tâches à effectuer, le stage peut ne pas être très formateur.

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Attention au décalage avec l'intitulé du stage

 

Pour un stage de courte durée, la mission doit être consistante. Dans le cas contraire - faire de la saisie informatique à longueur de journée par exemple -, vous êtes plus face à un job d'été qui se prend pour un stage. D'autres points peuvent créer le doute : l'entreprise cherche trop à se vendre, l'annonce mentionne peu ou pas des tâches concrètes. « Vous devez être attentif aux mots clefs de l'annonce, voir l'intérêt de la mission et ce que vous allez apprendre grâce à ce stage », ajoute Florence Rouveix.

Un décalage entre l'intitulé du stage et les missions présentées, ne proposant pas de mission principale avec un vrai rôle, doit vous inciter à vérifier qu'il s'agit bien d'un stage. Il a beau être difficile d'en trouver un, ne vous précipitez pas sur n'importe quelle offre, le stage proposé doit être en accord avec votre niveau d'étude pour vous apporter un réel bénéfice pédagogique.
L'annonce vous laisse perplexe ? L'entretien, s'il a lieu, vous permet de lever des doutes éventuels. Florence Rouveix conseille de demander qui tient le poste actuellement : « Si quelqu'un tient le poste, ce n'est pas un vrai stage, il peut s'agir d'un remplacement ou d'un surplus de travail, c'est-à-dire d'un emploi déguisé ».

Vigilance sur les offres de stage à l'étranger

Ne vous emballez pas lorsque vous repérez une offre de stage basé à l'étranger, notamment en Asie. Sans vouloir jeter le discrédit sur l'ensemble de ces offres, soyez vigilants. « En cas de doute sur l'offre ou l'entreprise, rapprochez-vous du service relations entreprises de votre école ou université, ou du service information ou orientation.

Ces services-là rédigent les conventions de stage et les transmettent aux entreprises, ils sont à même de vérifier la validité ou l'intérêt de ces offres », explique Sophie Magnien.

Les arnaques actuelles

 

Le phénomène ne devrait pas s'éterniser car les jobboards veillent à supprimer les annonces de ce type mais il est encore d'actualité : des entreprises usurpent l'identité d'entreprises connues et diffusent des offres pour des missions de logistique qui sont de véritables arnaques. "Elles peuvent être intitulées « agent de saisie en télétravail » ou « assistant logistique", elles sont assez récentes, très succinctes et proposent à l'étudiant d'envoyer des colis à partir de chez lui", précise la cofondatrice d'iQuesta.

Yupeek, iQuesta, L'Étudiant... Les sites qui s'adressent aux étudiants sont de bonnes références. "Privilégiez ces sites-là et informez-vous aussi grâce à Shapter, un réseau d'étudiants qui propose des retours d'expérience sur les cours, les formations, les stages", recommande Florence Rouveix.

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