Jeunes diplômés : pas encore d'embellie des embauches

En avril 2010, à peine 64 % des jeunes diplômés de 2009 travaillaient, 8 mois après la fin de leur cursus, selon l'Apec. Moins d'un sur deux était en CDI.

Les jeunes diplômés de niveau bac + 4 et plus de la promotion 2009 commencent à voir le bout du tunnel. Frappés de plein fouet par la crise, ils commencent peu à peu à profiter de l'amélioration de la conjoncture économique. Mais ils doivent faire face à la concurrence des jeunes de promotions précédentes qui, comme eux, peuvent encore être à la recherche d'un emploi. L'étude « Jeunes diplômés de 2009 : situation professionnelle en 2010 » de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) montre ainsi que 64 % des 4.000 jeunes interrogés au printemps 2010 occupent un poste 8 mois après avoir quitté les bancs de l'école. Pour la promotion 2008, ce ratio était monté à 68 %.

Par ailleurs, note Pierre Lamblin, directeur des Etudes et recherche de l'Apec, « les conditions d'emploi des jeunes se sont dégradées, puisque 47 % sont en CDI (soit une baisse de 7 points par rapport à la promotion 2008), 44 % sont en CDD et 5 % en intérim ». Plus positif, le salaire médian, lui, est stable et s'établit à 26.400 euros.

Cette baisse du taux d'emploi concerne la quasi-totalité des disciplines. Les plus fortes baisses sont observées dans les filières ayant une orientation scientifique (agronomie, alimentaire, environnement..) et sciences de l'ingénieur (informatique, télécommunications, technologies multimédia..). D'autres tirent en revanche leur épingle du jeu. Hors IUFM (95 %), figure ainsi en tête les filières médicale, paramédicale, socioculturelle disciplines dans lesquelles neuf jeunes diplômés sur dix sont en poste 8 mois après l'obtention de leur diplôme. Elles sont suivies de près par la filière informatique, télécommunications, technologies multimédia (70 %) et, plus inhabituel, par la filière sciences humaines (65 %) (lire ci-dessous). « Il y a un mouvement de fonds des littéraires, mais la reprise profitera avant tout aux scientifiques », analyse Jacky Chatelain, directeur de l'Apec.

Les universités résistent

Comme les années précédentes, figurent en tête du peloton trois principaux types de formation  : les écoles de commerce et de gestion (65 %) et les écoles d'ingénieurs (64 %) devant les universités (59 %). Pour autant, les écoles ont été davantage impactées par la crise que les universités. A titre d'exemple, le taux d'emploi des jeunes ayant suivi un cursus dans une école de commerce et de gestion était de 73 % pour la promotion 2008 et de 81 % pour la promotion 2007. Même scénario pour les écoles d'ingénieurs en 2007, tandis que les universités limitent la casse en ne perdant que deux points entre la promotion 2009 et celle de 2008.

Cette « photo » de la promotion 2009 réalisée en avril va évoluer. « Depuis le début de l'année, la situation s'est améliorée. Les jeunes diplômés ont vu le nombre d'offres pour lesquelles ils peuvent postuler augmenter de 75 % entre les mois de janvier et août 2010, soit 53.000 offres sur un total de 180.000 offres », constate Jacky Chatelain.

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