Bourse : les entreprises russes apparaissent sous-valorisées

Un sondage réalisé par Bloomberg montre que les actions des entreprises russes sont les plus sous-évaluées du monde. Les investisseurs continuent pourtant de rester à l'écart. Explications.

Que ce soit en matière de valorisation ou de bénéfices attendus, les vedettes du marché russe paraissent nettement meilleur marché que leurs pairs des autres pays émergents. Les bénéfices combinés des sociétés cotées au Micex de Moscou totalisent 4,2 euros par action, leur plus haut niveau depuis 2003. Les valorisations combinées de ces mêmes sociétés ne sont que 6,8 fois supérieures à leurs bénéfices estimés sur les douze prochains mois, alors que le rapport est en moyenne de 12 sur les 59 places boursières sondées par Bloomberg. La reprise économique russe accélère pourtant avec une croissance 2010 attendue à 4,3 % par le Fonds monétaire international (FMI).

La confiance n'est pas au rendez-vous...

Les multiples de valorisation du marché russe publiés par Bloomberg au terme d'une enquête réalisée auprès de 400 analystes font couler beaucoup d'encre à Moscou. « Les investisseurs étrangers ne font pas confiance aux sociétés russes et ne veulent pas investir dans leurs actions. C'est aujourd'hui un axiome », se lamente le quotidien des affaires « Vedomosti ».

Autre signe de cette frilosité, la Royal Bank of Scotland a publié une étude indiquant que 75 % des investisseurs sondés envisageaient de réduire ou de laisser inchangées leurs positions russes. Dans les faits, cela se traduit par un marché russe n'attirant que 2,7 milliards de dollars depuis le début 2010 contre 45 milliards de dollars pour l'ensemble des fonds émergents.

Une raison évidente à la sous-évaluation du marché russe est le poids très élevé des valeurs pétrolières. Celles-ci souffrent d'une surtaxation de leurs profits par l'État russe par rapport à leurs pairs étrangers. Situation qui ne risque pas de changer dans le contexte de déficit budgétaire actuel. D'autant que le pays rentre en période préélectorale, ce qui va encourager le Kremlin à beaucoup dépenser. Les groupes miniers ne sont pas épargnés. Hier, Norilsk Nickel, plus grosse valorisation russe hors hydrocarbures, a vu son taux de taxation sur les exportations de nickel doubler à 10 %.

...face à un risque pays toujours élevé

Autre facteur notable : « un degré de transparence des sociétés publiques qui ne satisfait souvent pas les fonds étrangers » selon Alexeï Goloubovitch, président d'Alfa Capital. Et bien sûr, le « risque pays », qui a conduit Mark Moebius et son fonds Templeton, généralement enthousiaste sur la Russie, à placer le pays en dernier parmi les Bric dans son portefeuille. Moebius a confiance dans une poignée de valeurs, mais s'inquiète de « l'attitude du gouvernement envers les sociétés privées ».

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