Profil bas sur les bonus en Europe

Dans les banques européennes, l'enveloppe globale des bonus s'est réduite de 25% en 2010.
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Alors que la question des bonus dans les banques d'investissement est devenue un sujet politique brûlant, amenant le leader du parti liberal démocrate au Royaume-Uni, Nick Clegg, à exiger leur baisse à la City, puis le secrétaire d'Etat au commerce, Vince Cable, à menacer de taxation les établissements trop généreux, les banques s'apprêtent à jouer profil bas. Si l'on en croit leurs annonces récentes, l'enveloppe globale des bonus que les grandes banques d'investissement en Europe vont distribuer au titre de l'exercice 2010 devrait baisser de 20 % à 30 %. Un joli affichage politique car, si l'on en croit le cabinet de recrutement britannique Armstrong International, cette baisse masque une distorsion croissante entre les plus gros apporteurs de revenus, qui devraient se voir épargnés par la politique de réduction des bonus, et le management intermédiaire, qui pourrait bien voir ses rémunérations variables être divisées par deux ! Pour Diane Segalen, vice-présidente du cabinet de recrutement CTPartners, si distorsion il y a, elle est ailleurs : les jeunes, qui ont été les premiers licenciés pendant la crise, bénéficient aujourd'hui des meilleurs traitements pour fidéliser les plus performants. De même, toutes les activités ne seront pas traitées à la même enseigne : selon Armstrong International, alors que dans les activités de marché actions et obligations, la moyenne des bonus devrait baisser d'environ 15 %, dans les activités de conseil en fusions et acquisitions, ils devraient se contracter entre 25 % et 35 %.

Forte hausse des salaires

Mais gare aux illusions d'optique : la baisse des bonus masque le rééquilibrage entre salaire fixe et rémunérations variables voulu par les régulateurs. Avant la crise, note Diane Segalen, le bonus de fin d'année représentait jusqu'à 90 % de la rémunération globale. Les salaires de base ayant été très fortement relevés partout, les bonus ne représentent plus « que » 75 % du package global. Ensuite, alors que les banques aidées pendant la crise se voient imposer un contrôle de leur politique de rémunération pendant deux ans après le remboursement de l'aide, certaines comme Deutsche Bank, ont préféré licencier pour maintenir le niveau des bonus individuels.

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