L'AIE tire la sonnette d'alarme sur les cours du baril

Les pays de l'OCDE souhaitent que l'Opep mette plus de pétrole sur le marché.
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À entendre le ministre de l'Énergie saoudien, Ali Al-Naïmi, ou le président de la Fed, Ben Bernanke, les cours du baril de pétrole ne seraient pas préoccupants. Pour Nobuo Tanaka, qui dirige l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), il en va autrement : la situation est au contraire « alarmante ». Les prix de l'énergie font aujourd'hui peser un « vrai risque économique » sur l'économie mondiale, assure mardi l'agence dans son rapport mensuel, tout en relevant à la hausse ses prévisions de consommation de pétrole pour 2011, qui passent à 89,1 millions de barils par jour. Alors que le baril de pétrole a progressé de 25 % depuis le mois de septembre, avant de frôler les 100 dollars la semaine dernière, les motifs de cette poussée de fièvre font débat.

Pour l'AIE, le marché du pétrole serait insufisamment alimenté, en raison de la croissance économique solide en Asie, notamment en Chine, ainsi qu'à la demande plus forte que prévu dans les pays riches. Faux, a répondu mardi du tac-au-tac l'Opep, via un communiqué, précisant que « les cours du pétrole ont récemment été soutenus par des facteurs techniques, comme les événements en Alaska et dans la mer du Nord. Le dollar faible et la spéculation ont également contribué à tirer les cours vers le haut, en particulier les cours du Brent ». En filigrane de cette joute verbale, on retrouve un certain agacement de la part de l'AIE face au jeu de poker menteur auquel se livre l'Opep. Dans le cadre de l'initiative pour la transparence des marchés énergétiques, JODI, l'Arabie Saoudite livre en effet des statistiques sur ses exportations de pétrole, qui semblent de plus en plus fausses à l'AIE. Le premier pays exportateur prétend ainsi vendre à l'étranger entre 8,1 et 8,2 millions de barils par jour depuis début 2010, alors que l'AIE, qui s'appuie sur des experts privés, estime le nombre de barils sortant du pays entre 8,3 et 8,6 millions.

tensions croissantes

Le désaccord entre Opep et AIE traduit l'inquiétude commune des deux organisations par rapport aux cours. En augmentant en douce, ses exportations, l'Arabie Saoudite tente de faire baisser les prix du pétrole pour calmer les tensions croissantes qui menacent la stabilité politique de nombreux pays d'Afrique ou du Moyen-Orient. La question des prix de l'énergie, comme des denrées alimentaires, a déjà fait l'objet de multiples mesures de subventions et autres allégements de taxes depuis le début de l'année 2011.

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