La monnaie unique s'envole face au dollar

Depuis le 10 janvier, l'euro a regagné 5 % face au dollar. La confiance a changé de camp au rythme du grand écart entre les prises de positions de la Fed et de la BCE.
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L'euro a commencé l'année sur les chapeaux de roues face au dollar. Après être tombée à un plancher de quatre mois vis-à-vis du billet vert le 10 janvier, à 1,2865, la monnaie unique des Dix-sept a bondi à plus de 1,37 dollar, avant de perdre du terrain vendredi en fin de journée à 1,3611. L'euro s'apprête à finir le premier mois de 2011 sur un rebond de plus de 5 %. Comment expliquer que la roue monétaire ait tourné aussi vite et que les investisseurs aient retrouvé confiance dans un euro qu'ils avaient brutalement lâché ? C'est justement le mot confiance qui joue le rôle le plus éminent. Alors qu'au début du mois de janvier les craintes de contagion de la crise de la dette souveraine montaient en régime, l'Irlande ayant succédé à la Grèce au centre des préoccupations, la fébrilité est peu à peu retombée. À la détermination des responsables européens à surmonter la crise, s'est ajouté le ballon d'oxygène offert par les pays d'Asie, Chine et Japon en tête, pour épauler la zone euro, permettant aux émetteurs des pays dits périphériques de placer leur dette dans des conditions moins défavorables et de transformer le premier emprunt du Fonds européen de stabilité financière en plébiscite de la part des investisseurs. Certes, il serait prématuré de crier trop vite victoire, mais le pire semble passé.

Autre élément majeur reposant sur la confiance : le grand écart entre les diagnostics officiels des banques centrales de part de d'autre de l'Atlantique. La Réserve fédérale a prouvé à plusieurs reprises qu'elle restait méfiante vis-à-vis de l'économie américaine dont les performances sont pourtant bien plus dynamiques que celles de l'Europe, puisque le PIB du quatrième trimestre a fait un bond de 3,2 % en rythme annualisé. Mais il est vrai qu'elle n'arrive pas à s'extirper d'un chômage de masse, qui justifie la poursuite du programme d'achats massifs de titres de dette publique et le maintien des taux à un niveau proche de zéro depuis vingt-cinq mois, la plus longue période de statu quo monétaire de l'histoire des États-Unis.

L'inflation inquiète la BCE

De son côté, la Banque centrale européenne affiche son optimisme. Vendredi, à Davos, Jean-Claude Trichet a réaffirmé que la reprise dans la zone euro était confirmée, même si elle ne créait pas suffisamment d'emplois et que l'euro inspirait « confiance ». En revanche, la BCE exprime aussi fort qu'à l'été 2008 ses inquiétudes sur l'évolution de l'inflation, qui avaient alors débouché sur une ultime hausse des taux en juillet, deux mois avant la faillite de Lehman Brothers. Rien d'étonnant que l'euro y trouve son compte, même si son potentiel de hausse supplémentaire est limité.

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