Le dollar reprend son rôle de valeur refuge

La révolution en marche dans le monde arabe a permis au dollar de se renforcer aussi bien face à l'euro qu'au yen.
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L'importance des déterminants majeurs des taux de change des grandes monnaies - écarts de taux, différentiels de conjoncture, balances des paiements courants ou autres développements géo-politiques - varie avec le temps et la situation économique mondiale. A l'heure actuelle, les acteurs du marché des changes portent toute leur attention sur les anticipations de politique monétaire dans les grands pays poussés par la crise à abaisser leurs taux à des planchers historiques pour la plupart voisins de zéro, mais que le retour de la croissance pourraient conduire à infléchir prochainement. Ils sont également sollicités par les soubresauts dans le monde arabe et singulièrement, depuis jeudi, en Egypte, qui fait varier le degré de leur aversion au risque. Et vendredi, elle était au sommet, avant même l'annonce de la démission du président Moubarak, redonnant aux valeurs refuge un statut privilégié.

Le dollar en fait partie, ce qui lui a permis à la fois de casser l'élan de l'euro et celui du yen.

Après une tentative de rebond la semaine dernière, pour rattraper les pertes encourues par l'évanouissement des perspectives de hausse des taux de la BCE, la monnaie unique l'a terminée très affaiblie. Alors qu'il avait poussé une pointe à près de 1,38 dollar en milieu de semaine, l'euro, a renoué avec ses vieux démons et menaçait à la veille du week-end de retomber en dessous de 1,35. Le principal démon s'appelle crise des dettes souveraines. Depuis jeudi, le Portugal est remonté en première ligne, forçant la Banque centrale européenne à sortir de la réserve dans laquelle elle se tenait depuis deux semaines. Alors que le taux des emprunts d'Etat lusitaniens à dix ans avait atteint son record absolu depuis la création de l'euro à 7,63%, la BCE, aux dires des opérateurs, aurait été très active sur le marché de la dette portugaise, après s'être abstenue de tout achat de titres souverains depuis la dernière décade de janvier. Si, à la veille du week-end, les tensions s'étaient calmées, le climat restait lourd, le retrait de la candiddature d'Axel Weber à la tête de la BCE ajoutant à la défiance ambiante.

De son côté, le yen est retombé à son plus bas niveau depuis Noël face au dollar, pour ne plus valoir que 83,65 au plus bas dans les transactions de vendredi. La monnaie de l'archipel a pâti des pronostics faisant état d'un PIB japonais négatif au dernier trimestre de 2010. Le chiffre qui sera diffusé ce lundi, alors que la Banque du Japon tient un conseil dont le calendrier a été avancé, est attendu en recul de 0,5% par le consensus des économistes, et pourrait être le détonateur du franchissement par le dollar du seuil de 84 yens.

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