Il y a un peu moins d'un an, alors que se réunissaient les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 à Washington, le dollar était l'objet de toutes les exaspérations, la croisade lancée par la Chine contre son hégémonie sur le système monétaire international ayant fait des émules dans le monde émergent, voire dans « feu » le G7.
Le G20 finances de Paris, le week-end dernier, a-t-il mûri, comprenant qu'on ne rayait pas de la carte - d'un claquement de doigts ! - un système monétaire mis en place il y a plus d'un demi-siècle ? Est-ce de guerre lasse ? Plus personne aujourd'hui ne stigmatise le dollar avec l'agressivité d'alors. La planète financière s'est seulement mise en quête de pistes sérieuses en vue d'une réforme du système monétaire international acceptable par tous, où le roi vert ne serait plus l'unique référence. Même la Chine, toujours premier détenteur de bons du Trésor américains, est restée muette sur le dollar, malgré les attaques dont elle continue de faire l'objet de la part des responsables américains sur la sous-évaluation de son yuan. Hostile à la prise en compte des taux de change parmi les indicateurs retenus par le G20 pour mesurer les déséquilibres macroéconomiques mondiaux, Pékin a d'ailleurs fait une double concession vendredi, en augmentant à nouveau le coefficient de réserves obligatoires des banques pour lutter contre la surchauffe et en laissant le yuan monter à un nouveau plafond face au dollar, à 6,5781 au fixing officiel de la Banque de Chine.
Il faut dire que le dollar s'est assagi depuis le lancement de la croisade chinoise à son encontre. S'il reste un étalon monétaire élastique, les cabrioles auxquelles il s'était livré en 2009 ont fait place à des mouvements certes encore erratiques mais nettement plus mesurés, comme en atteste l'évolution de son indice pondéré par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis. Alors qu'en 2009 il avait évolué entre 71 et 86, la fourchette s'est réduite à 71 - 81 en 2010 et il oscille entre 72 et 74 depuis le début de l'année.
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