Le FRR se renforce sur les marchés émergents

Avec la réforme des retraites de juin 2010, l'allocation stratégique du Fonds de réserve des retraites repose aujourd'hui sur un adossement au passif.
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En adoptant la réforme des retraites en juin 2010, l'État a clairement défini un horizon de gestion et un passif précis au Fonds de réserve des retraites (FRR). Entre 2011 et 2024, le FRR versera 2,1 milliards d'euros par an à la Cades (Caisses d'amortissement de la dette sociale). « Le premier versement aura lieu en avril », a précisé Raoul Briet, président du conseil de surveillance du Fonds. À cette somme, s'ajoutera le versement, non fixé, d'une soulte à la CNAV en 2020. « Cette contrainte de passif claire présente l'avantage de mieux le couvrir et de réduire le risque», explique Philippe Aurain, directeur financier du FRR. Elle a aussi poussé le Fonds à modifier son allocation stratégique. À l'image des fonds de pension anglo-saxons, « notre modèle d'investissement est désormais adossé au passif », indique Philippe Aurain. Et Augustin de Romanet, président du directoire, de rappeler que le fonds est obligé d'afficher un ratio de financement supérieur ou égal à 125 %. L'allocation stratégique se décompose en deux portefeuilles : un de couverture et un de performance qui représentent respectivement 60,9 % et 39,1 % des encours estimés à 37,5 milliards d'euros début mars. Le premier vise à honorer le passif. Pour cela, il sera investi à 50 % en OAT, à 25 % en emprunts de grands pays de l'OCDE notés au minimum « AA » et à 25 % en crédit corporate (minimum « BBB- »). Par ailleurs, le FRR a précisé avoir une exposition limitée de 4,33 milliards d'euros aux dettes des pays dits « périphériques » (Espagne, Grèce, Irlande, Italie et Portugal). Sauf incident de marché, l'allocation de couverture cible sera atteinte à la fin de l'année. Mais avec 15,1 % de cash, le FRR en est encore loin.Pour dégager de la rentabilité, le Fonds va davantage se diversifier et investir sur les zones à forte croissance économique, à savoir les pays émergents. Sur les actions, leur part va passer de 1,2 % à 5,9 % et de 2,4 % à 5,1 % sur les obligations. Le FRR compte aussi investir sur du crédit à haut rendement américain et zone euro. À l'inverse, la part des actions zone euro baissera à 18,4 % contre 30,3 % aujourd'hui.

« Investissement responsable »

Avec ce portefeuille, le FRR espère un rendement annualisé de 6 % dans les années à venir. Depuis sa création, le Fonds affiche une performance réelle annualisée de 1,5 %. En réponse aux critiques de la Cour des comptes, la direction du Fonds a rappelé que ce n'était pas un échec, qu'« il n'était pas géré en extinction et qu'il fallait garder ce système » qui pouvait, entre autres, « jouer un rôle innovant notamment en matière d'investissement responsable », a souligné Augustin de Romanet.

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