La résistance de l'euro mise à l'épreuve par l'avalanche de mauvaises nouvelles

Résistant la semaine dernière, l'euro a lâché prise. Il est tombé à son plus bas niveau depuis deux mois face au dollar, crevant le seuil de 1,40.
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L'avalanche de mauvaises nouvelles qui s'est abattue depuis la semaine dernière sur l'Europe a fini par faire vaciller sa monnaie unique, qui avait pourtant farouchement résisté à l'adversité au cours des dernières séances. Lundi, l'aversion au risque s'étant à nouveau emparée des acteurs du marché des changes, les monnaies refuges traditionnelles sont remontées en première ligne.

C'est ainsi que le franc suisse, qui s'était mis sur la touche depuis fin décembre, après avoir pulvérisé un record historique de vigueur face à l'euro, à 1,24, est reparti à la conquête de nouveaux sommets, se hissant à un nouveau point haut de tout temps, à 1,2325. Mais surtout, l'euro a continué à piquer du nez face au dollar, qui n'avait cessé de dériver depuis le début de l'année. Après avoir reconquis 15,5 % de sa valeur depuis le début du millésime pour culminer à 1,4940 dollar le 4 mai, l'euro a reperdu 7 % de sa valeur depuis lors, pénalisé par les rebondissements de la crise de la dette souveraine, mais aussi par la perspective d'une remontée plus lente qu'anticipée des taux de la Banque centrale européenne.

Le revers de fortune de l'euro, tombé lundi jusqu'à 1,3970 dollar, pourrait bien prendre une tout autre ampleur et répliquer la baisse intervenue à la même période l'an dernier, après la mise sur pied du premier plan d'aide d'urgence à la Grèce. La cacophonie européenne de l'époque avait été telle que les Cassandre évoquaient l'explosion de la zone euro et la disparition de sa monnaie.

Affaiblie

Sans l'activisme de la Banque centrale européenne qui a dû se résoudre à acheter des titres de dette publique des pays en détresse et l'intervention exceptionnellement énergique du Fonds monétaire international, nul ne peut dire jusqu'où la dégradation de la situation aurait pu l'entraîner. L'euro avait néanmoins cédé près de 18 % de sa valeur en moins de six semaines face au dollar, pour tomber le 7 juin 2010 à son plus bas niveau depuis début 2006, à 1,1875.

Aujourd'hui privé de son directeur général à l'écoute de l'Europe, le FMI n'a plus, loin s'en faut, la même force de frappe. Ilentre dans une période de transition, en quête d'un successeur à Dominique Strauss-Kahn, au moment où l'aide au Portugal doit encore être finalisée et où la Grèce a, à nouveau, besoin d'être remise à flot. Les dissensions entre les dirigeants européens sont toujours aussi palpables et la BCE se retrouve plus isolée que jamais.

D'abord parce qu'elle s'oppose formellement à une restructuration de la dette grecque, par principe aussi bien que par intérêt, puisqu'elle laminerait son portefeuille de titres. Ensuite, parce qu'elle aussi va affronter une transition avec l'expiration fin octobre du mandat de Jean-Claude Trichet. L'avenir de l'euro est pour le moins obscurci.

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