Berlusconi prié de crédibiliser son plan de rigueur

Le patronat italien et la BCE pressent le gouvernement de mettre en oeuvre ses mesures d'austérité.
Copyright Reuters

« Un plan de rigueur décisif pour la crédibilité de l'Italie. » C'est en ces termes que le président de la BCE Jean-Claude Trichet presse le gouvernement italien de respecter les objectifs de réduction de son déficit. Il s'exprimait ce week-end au Forum Ambrosetti, sorte de mini-Davos réunissant politiques et patrons à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme (nord). La BCE entend être déchargée au plus vite de son programme de rachat d'obligations publiques qui ne fait pas l'unanimité au sein de son conseil des gouverneurs. Franco Frattini le ministre italien des Affaires Etrangères souhaite que la BCE poursuive sa tâche tout en admettant que « beaucoup dépendra de l'approche cohérente » de l'Italie dont le Parlement doit « vite adopter le nouveau plan d'austérité afin de mettre à l'abri les finances publiques ». Face à la perte de confiance des marchés qui a fait dangereusement grimper le coût de l'énorme dette de 1.900 milliards du pays, le gouvernement a adopté en urgence, le 12 août, une nouvelle cure d'austérité de 45,5 milliards d'euros, qui s'ajoute à un plan de 48 milliards entériné en juillet. Mais il a depuis renoncé à l'une des mesures phares de ce plan, une « taxe de solidarité » pesant sur les Italiens les plus riches, et a abandonné une mesure contestée sur les retraites. Des tergiversations qui ont aussitôt soulevé des questions sur la crédibilité de son action. Afin de compenser le manque à gagner, il mise sur le renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale. Le patronat italien se dit « déconcerté » par ces mesures « approximatives ». Selon lui, le gouvernement doit accélérer sur les réformes structurelles afin de relancer une croissance déjà atone qui sera inévitablement ralentie sous l'effet des mesures d'austérité. Gabriele Galateri di Genola, président de l'assureur Generali s'inquiète d'un « risque pour la démocratie (...) car ces jeunes feront comme ailleurs. Ils descendront dans la rue ». La crédibilité de la stratégie italienne est d'autant plus entamée que son Silvio Berlusconi a tenu des propos injurieux, qualifiant son pays de « shitty country », c'est-à-dire de « pays de m.... ». Certes, il s'agit d'une conversation interceptée par les médias, mais cela en dit long sur le sentiment de perte de contrôle de la situation par le gouvernement italien.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.