L'essor de l'or ne connaît pas la crise

L'once a touché mardi un nouveau record historique, à 1920 dollars par once.
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Ce serait presque un tic nerveux des marchés financiers. Depuis juin dernier, l'once d'or a pris une curieuse habitude : celle de s'envoler vers un record durant la séance asiatique, alors que le Vieux Continent et les États-Unis dorment encore sur leurs deux oreilles, avant de chuter brusquement à l'ouverture du marché londonien, qui donne le « la » du métal jaune. Mardi matin, l'once a ainsi franchi un nouveau palier à 1.921,15 dollars pour une once sur le marché au comptant de Londres, avant de reculer à l'heure du café des traders londoniens. Puis de sombrer littéralement à 10 heures, de 50 dollars, à l'annonce par la Banque Nationale Suisse de la fixation d'un cours plancher de 1,20 franc pour un euro. Une « option nucléaire » selon l'expert suisse Olivier Jakob, qui a pris par revers les fonds investis sur le franc suisse. Considéré, comme l'or, comme une valeur refuge par excellence, le franc suisse a brusquement chuté, entraînant le métal à sa suite. Or « ceux qui pariaient sur le franc suisse pariaient aussi sur l'or, et ils ont du financer leurs pertes sur le franc suisse en vendant de l'or » explique un expert.

À moyen terme, la décision de la Banque Nationale Suisse est pourtant un nouveau feu vert en faveur de l'essor de l'or. Car en ces temps de crise financière généralisée, les refuges ne sont pas légion. « Faute de pouvoir se ruer sur le franc suisse, les investisseurs vont chercher des alternatives : yen, or et matières premières », estime un analyste.

Nouveau rally en vue

La décision de la banque centrale suisse compromet en effet tout nouvel essor du franc ; tout placement sur la monnaie helvétique se traduira donc désormais au mieux par une absence de perte de valeur, mais aucun gain ne pourra être escompté puisque la banque centrale s'engage à empêcher la hausse de la monnaie en achetant des devises.

Les spécialistes de l'or estiment même que son envol sera désormais d'autant plus solide que le métal, qui est dans sa onzième année de progression, a fortement reculé sur les deux dernières semaines. Or selon l'analyse technique, qui s'appuie sur des probabilités statistiques, ce type de correction fortifie la hausse future. La saisonnalité pourrait également soutenir la thèse d'un nouvel essor : selon la société de gestion TrimTabs, « le mois de septembre a été le mois le plus positif pour l'or ces 30 dernières années, et les mois de novembre et décembre sont également statistiquement des mois de hausse de l'or ».

Ajoutons à ça une crise des finances publiques des pays occidentaux, qui tend à peser sur le niveau de croissance des pays émergents, et les perspectives du métal jaune ne font pas un pli. « Tous les ingrédients sont là pour alimenter un nouveau rally de l'or » résume Edel Tully, l' analyste d'UBS sur les métaux précieux.

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