L'euro pourrait crever le plancher de 1,20 dollar

Face aux craintes d'implosion de la zone euro, la monnaie unique pourrait tester ce niveau déjà enregistré en juin 2010.
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Après avoir poursuivi dans la matinée de lundi son inquiétant plongeon de la fin de semaine dernière, l'euro s'est finalement repris en fin de séance grâce à l'aura du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, sur les marchés financiers. Comme vendredi, avec la démission surprise de l'économiste en chef et membre du directoire de la BCE, Jürgen Stark, les mauvaises nouvelles sont venues d'Allemagne. Le ministre de l'Economie allemand, Philipp Rösler, a ainsi estimé dans le journal Die Welt que pour sauver l'euro, « il ne doit plus y avoir à court terme d'interdiction de penser à certaines options », dont « l'insolvabilité ordonnée de la Grèce » en « cas d'urgence ». Selon l'hebdomadaire « Der Spiegel », le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, plancherait désormais lui aussi sur ce scénario, qui nourrit par ricochet des paris spéculatifs similaires sur les dettes portugaise et irlandaise et menace l'Espagne et l'Italie. Dans le sillage de ces nouveaux signaux de désolidarisation politique, l'euro a chuté à un plus bas de 7 mois face au billet vert, à 1,3495 dollar, avant de stabiliser en fin d'après-midi à 1,3620. Face au yen japonais, également très demandé quand la sinistrose s'empare des marchés, l'euro a perdu jusqu'à 2 % en atteignant son plus bas niveau depuis 2001, à 103,90 yens, pour terminer en légère perte, à 105,1 yens. L'accalmie est intervenue à la faveur des déclarations tenues par Jean-Claude Trichet lors de la réunion à la Banque des règlements internationaux à Bâle.

Vigoureusement opposé depuis plus d'un an à toute forme de restructuration ou défaut de la Grèce, le patron de la BCE a martelé que « tous les Européens, y compris l'exécutif allemand (...), appellent le gouvernement grec à mettre en oeuvre entièrement ses engagements ». Afin de calmer la crise bancaire qui secoue la zone euro, et notamment les banques françaises, Jean-Claude Trichet a en outre souligné que la BCE a « les armes nécessaires » pour « fournir toutes les liquidités demandées par les banques », en « quantité illimitée » et à « taux fixe ».

Violente désaffection

L'influence de Jean-Claude Trichet devrait néanmoins faire long feu face à la violence du mouvement de désaffection pour l'euro. Pour les analystes de Commerzbank, l'euro devrait de nouveau essuyer les plâtres cette semaine, après des pertes de 3,9 % face au dollar et de 2,8 % face au yen la semaine dernière. Selon eux, l'euro devrait même se rapprocher du seuil de 1,20 dollar dans les 6 prochains mois, non loin du niveau de 1,1877 atteint en juin 2010 quand les tensions liées à la crise grecque avaient pour la première fois fait craindre une implosion de la zone euro.

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