Rétropédalage en vue à la Banque centrale européenne

La BCE pourrait faire machine arrière et abaisser son taux directeur dès sa réunion du 6 octobre.
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Si l'euro a connu un répit à la veille du week-end, après avoir chuté à un point bas de sept mois face au dollar et de dix ans par rapport au yen - les deux monnaies refuge en cette période d'aversion au risque démesurée -, ce devrait n'être que de courte durée. Les stratèges change ont dans leur viseur le seuil de 1,30 dollar pour un euro et si leurs anticipations se confirment, il serait rapidement atteint. Ces anticipations concernent l'avenir de la politique monétaire de la Banque centrale européenne et les économistes sont de plus en plus nombreux à attendre d'elle une volte-face dès son prochain conseil du 6 octobre, le dernier que présidera Jean-Claude Trichet dont le mandat expire le 31 du même mois. Julian Callow et Frank Engels de Barclays Capital s'attendent à une baisse de son taux directeur d'un quart de point qui reviendrait de 1,50 % à 1,25 % et à un élargissement du couloir d'encadrement de ce taux pivot de 75 points de base au traditionnel 100 points de base. Au passage, cela signifierait que le taux plancher, celui de la facilité de dépôts, serait réduit d'un demi-point à 0,25 %. Royal Bank of Scotland va encore plus loin puisque la banque pronostique que la BCE va détricoter d'un coup la toile qu'elle tissait depuis avril, annulant les deux hausses d'un quart de point du taux directeur décidées depuis lors. Le taux de refinancement reviendrait donc à la case départ de 1 %. Si tel n'était pas le cas - leur scénario comporte une probabilité de 60 % - la BCE pourrait alors décider d'une baisse de cette ampleur hors conseil des gouverneurs - soit avant le 3 novembre, lorsque Mario Draghi aura pris les rênes de l'institut d'émission de Francfort. Ces anticipations d'assouplissement monétaire n'ont pas été démenties par le gouverneur de la banque centrale belge, Luc Coene, qui a admis que la BCE pourrait passer à l'acte dès octobre, si les données économiques fondamentales continuent à se dégrader.

Branle-bas de combat

De leur côté, Jean-Louis Mourier et Christian Parisot, les économistes d'Aurel BGC, sans exclure un coup de pouce sur les taux, estiment que la BCE pourrait réactiver sa facilité de prêts à un an, abandonnée fin 2010, après avoir renoué avec ses opérations de refinancement à trois et six mois, pour calmer les tensions sur le marché interbancaire. Une hypothèse également évoquée vendredi par l'un des membres du conseil de la BCE, Ewald Nowotny. Après le lancement de l'opération « Twist » de la Fed, la perspective d'un QE2 à la Banque d'Angleterre, c'est donc le branle-bas de combat chez les grands argentiers de la planète.

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