Le dollar en position de faiblesse

Les stratèges les plus performants en matière de prévisions ne croient pas une reprise de la monnaie américaine.
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Ils sont cinq à annoncer la fin du retour en grâce du dollar, dont l'indice pondéré face à un panier des neuf principales monnaies mondiales a progressé de plus de 7 % au troisième trimestre. Et non des moindres, puisqu'ils ne sont autres que les stratèges change qui avaient été les prévisionnistes les plus performants du panel de l'agence d'informations financières Bloomberg sur les six derniers trimestres, sous la houlette de JPMorgan Chase, Wells Fargo et Crédit Agricolegricole. À défaut d'inverser radicalement sa trajectoire, le dollar devrait, selon eux, se stabiliser pour se négocier en moyenne à 1,34 pour un euro et 76,60 yens, au cours du trimestre qui s'est amorcé début octobre, après avoir connu ses trois mois les plus fastes depuis 2008 entre juillet et septembre.

Comme s'il voulait abonder dans leur sens, le vent a déjà commencé à tourner. Alors qu'il était monté à son plus haut niveau depuis janvier face à l'euro en début de semaine dernière, pour se hisser jusqu'à 1,3145, le dollar est venu affleurer le seuil de 1,37 au plus bas dans les transactions de la nuit de lundi à mardi, soit une brutale décote de 4 % en cinq séances. Les pronostics de retour de balancier sur le dollar, ou tout du moins d'interruption de sa reprise, se fondent sur les anticipations de remise en marche de la planche à billets par la Réserve fédérale américaine, vraisemblablement dès le début 2012, pour conjurer le coup de froid qui s'est abattu sur l'économie américaine.

Nouvelles actions de la Fed

Pour l'heure, la Fed a résisté au lancement d'un QE3 (une troisième phase de rachats d'actifs), lui préférant l'opération Twist, annoncée le 21 septembre, à l'issue de son dernier conseil et qui a commencé jeudi dernier. Pour exercer une pression à la baisse sur les taux à long terme, assouplissant de ce fait les conditions de crédit alors qu'elle ne dispose plus d'aucune marge sur ses taux directeurs, la Fed a débuté l'opération qui consiste à faire basculer vers le long terme la maturité moyenne de son portefeuille.

D'ici à fin juin, la Fed vendra 400 milliards de dollars de bons du Trésor en échange d'emprunts d'État à long terme, de six à trente ans. Mais son président, Ben Bernanke, est allé plus loin le 4 septembre en déclarant que la banque centrale qu'il pilote était prête à de nouvelles actions pour promouvoir la reprise. Si elle passait à l'acte en imprimant à nouveau de la monnaie, le dollar ne manquerait pas d'y laisser des plumes.

Lors de la première phase d'assouplissement quantitatif, qui avait porté sur 1.750 milliards de dollars d'achats d'emprunts d'État et de créances hypothécaires entre décembre 2008 et mars 2010, l'indice pondéré du billet vert avait cédé 13,5 % et lors du QE2 qui avait impliqué l'achat de 600 milliards de titres de dette publique de novembre 2010 à juin 2011, il s'était déprécié de 6,5 % face au même panier de monnaies.

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