
Dans la catégorie des gentils, Louis est de ceux qui se laissent marcher sur les pieds en souriant. Incarné avec autant de naturel et de précision que d'humour et de poésie par Vincent Dedienne, ce trentenaire peine à se faire une place dans son cabinet d'avocats. Invisibilisé par un trop-plein de naïveté et dépassé par son envie de se faire aimer, il voit subitement le regard de ses collègues et de ses parents changer lorsqu'on lui diagnostique un cancer. Évidemment, lorsqu'il apprend que celui-ci est bénin, Louis, soulagé d'exister enfin aux yeux des autres, n'a pas la force de révéler la vérité. Derrière cette accroche loufoque se dissimule le tout premier film de Rudy Milstein, auteur et comédien qui a fait ses armes au théâtre. Lui qui s'offre à l'écran le rôle du voisin imperméable aux émotions réalise une comédie aux accents british dopée par une écriture intelligente et une vraie attention portée aux dialogues.
Imprégnant avec élégance de la légèreté dans un sujet aussi lourd et grave que celui de la maladie, le scénario laisse au spectateur le soin de se faire son propre avis sur des questions morales qui résonnent chez chacun de nous. Le tout à travers des personnages pleins d'ambiguïté campés par des acteurs qui se font plaisir et font plaisir à regarder, à commencer par Isabelle Nanty, géniale en mère faisant la sourde oreille par peur d'être touchée. Un long-métrage sincère et pétillant dont les défauts sont bourrés du charme des premières fois.
Je ne suis pas un héros, de Rudy Milstein, avec Vincent Dedienne, Isabelle Nanty, Géraldine Nakache, Clémence Poésy. 1 h 41. Sortie mercredi.
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