Régulation : l'AMF dresse sa cartographie des risques

Financement des entreprises, produits complexes, structure des marchés sont encore au centre des préoccupations en 2011.
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En présentant la cinquième édition de la cartographie des risques, Thierry Francq, le secrétaire général de l'Autorité des marchés financiers, l'AMF, est revenu lundi sur un certain nombre de sujets qui lui sont chers. Et notamment les risques pesant sur le processus de formation des prix sur les marchés d'actions, du fait de l'ouverture à la concurrence des marchés en novembre 2007 et en raison de l'évolution des technologies de marché qui ont contribué à faire modifier les pratiques de négociation.

C'est aussi la financiarisation des marchés de matières premières et la nécessité d'une régulation, que Thierry Francq et Edouard Vieillefond, le secrétaire général adjoint, ont appuyées. Au-delà du fonctionnement des marchés, des risques macro-financiers que représentent la dégradation des situations budgétaires de certains États et des bilans des banques, le régulateur s'inquiète, cette année encore, du financement des entreprises, notamment des PME, en raison des nouvelles règles prudentielles et de leur conséquence sur l'activité des banques et des assureurs.

Coûts de cotation

« Le financement en fonds propres des entreprises peut dans ce contexte être géné par une possible diminution de la base d'investisseurs capables de s'exposer durablement à un risque actions », souligne le rapport. Et la question de l'attractivité de la Bourse se pose plus particulièrement pour les PME, compte tenu des contraintes règlementaires. « Le mouvement de consolidation des Bourses et les pressions concurrentielles, ainsi que la concentration de la liquidité sur les grandes valeurs renforcent les craintes pour l'animation du marché des petites et moyennes valeurs. » Le régulateur s'interroge sur la « capacité des Bourses à mutualiser les coûts de cotation pour les garder à un niveau supportable pour les plus petites entreprises ». Du côté de Nyse Euronext, on espère jouer l'effet d'échelle avec Deutsche Börse.

Côté investisseurs, c'est le développement d'une offre de produits de plus en plus complexes et plus risqués (fonds à formule, certificats, CFD) qui inquiète le régulateur. Et plus particulièrement lorsque ces produits sont vantés aux particuliers à l'occasion de campagnes publicitaires agressives, sur lesquelles l'AMF entend exercer toute sa vigilance et lancer, le cas échéant, des alertes. « Nous avons développé avec l'Autorité de contrôle prudentiel une nouvelle doctrine sur la commercialisation des produits les plus complexes aux épargnants. Notre dispositif fait d'ailleurs tâche d'huile en Europe », constate Thierry Francq, comme pour mieux appuyer le fait que ce n'est pas seulement une « lubie française ».

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