Les débats du G20 se réduisent au sauvetage de la zone euro

Les inquiétudes suscitées par la Grèce et surtout l'Italie ont relégué au second plan la plupart des dossiers au menu du G20.
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Cannes devait être l'épicentre de l'économie mondiale pour presque 48 heures. Au soir du premier jour, les yeux des participants au sommet des vingt principales puissances économiques mondiales,le G20, étaient rivés sur deux capitales du pourtour méditerranéen : Athènes et Rome. On croisait ainsi jeudi midi dans un ascenseur un journaliste d'un grand quotidien japonais, qui, à peine arrivé à Cannes, repartait immédiatement vers la vraie zone de « crise » : Athènes.

Pour l'Europe, et en premier lieu la présidence française du G20, le pire scénario se matérialisait. La mise en demeure aux Grecs du président français et de la chancelière allemande formulée dans la nuit ? restez ou non dans la zone euro ? ne pouvait faire disparaître l'inquiétude généralisée d'un éclatement de la zone euro sous l'effet d'un défaut grec.

« Il est vrai que l'essentiel des débats ont été consacrés à la situation dans la zone euro » a dû admettre Nicolas Sarkozy jeudi soir, avant d'ajouter : « nous avons d'autres problèmes à régler et nous allons nous en occuper après le dîner : il faut que la zone euro envoie au monde entier un message de crédibilité ».

En coulisses c'est plutôt l'Italie qui inquiète.

Jeudi, Allemands, Français, Espagnols, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, un représentant de la BCE et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, ont planché une bonne partie de la matinée sur « la crédibilité » politique des annonces de l'Italie. « Il faut éviter la situation d'août quand Berlusconi a fait des propositions de réformes et est ensuite revenu dessus », souligne un responsable européen sous couvert d'anonymat. « Il y a eu une discussion très directe et franche avec le président du Conseil italien » poursuit-il.

Les experts surveillent Rome

Les mêmes participants devaient se retrouver jeudi soir tard pour poursuivre « la discussion », alors qu'à Rome la majorité du Cavaliere s'effritait. Sur l'Italie, « la question n'est pas tant le contenu [des mesures, Ndlr] mais de savoir si le paquet sera mis en oeuvre : c'est là-dessus qu'il faut travailler », a souligné Nicolas Sarkozy. La Commission européenne a déjà envoyé jeudi ses experts pour « surveiller » la situation en Italie. « C'est la même méthodologie que celle poursuivie dans les pays aidés comme l'Irlande ou le Portugal, sauf que l'Italie n'est pas sous programme » explique une source européenne. Le spectre d'une « mise sous tutelle » du Bel Paese, tant redouté par les Italiens, est entrain de devenir réalité.

Face aux Européens, les partenaires du G20 sont soit passifs, soit proposent leur aide. Le président américain a dit vouloir « continuer à être partenaire des Européens pour résoudre ces défis ». Nicolas Sarkozy a laissé entendre que les États-Unis comme « d'autres partenaires sont disponibles à aider la zone euro », notamment en ce qui concerne la dotation du Fonds européen de stabilité financière (FESF) destiné à soutenir les pays en difficulté.

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