La BCE refuse toute forme de monétisation des dettes

Son président Mario Draghi a répété l'attachement de la BCE à son mandat de contrôle de l'inflation.
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La guerre de position autour de l'accroissement du rôle de la BCE dans la résolution de la crise de la dette s'est poursuivie vendredi sans modification de la ligne de front. Dans la lignée de son prédécesseur, Jean-Claude Trichet, le nouveau président de la BCE, l'Italien Mario Draghi, a continué d'écarter toute extension majeure de l'actuel programme d'achat de dette de l'institution, qui totalise déjà 187 milliards d'euros. « Notre crédibilité implique le succès de notre politique monétaire consistant à ancrer les perspectives d'inflation à moyen et long terme », a-t-il martelé lors d'une conférence à Francfort, en référence aux effets inflationnistes que risqueraient de provoquer une telle expansion du bilan de la BCE.
Opposition allemande
Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, et le membre du directoire de la BCE Manuel Gonzalez-Paramo sont eux aussi montés au créneau. Alors que Jens Weidmann a souligné que « les coûts économiques d'un financement monétaire des dettes publiques et des déficits dépassent les bénéfices », Manuel Gonzalez-Paramo a de son côté estimé qu'on « peut demander à la BCE d'agir, mais seulement dans le cadre de son mandat » de stabilité des prix.
Inflexible face aux demandes de soutien qui se multiplient en Europe, la BCE peut toujours compter sur l'opposition farouche de l'Allemagne. Son ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, a admis que l'utilisation de la puissance de feu de la BCE rassurerait « pendant quelques mois ». Mais à long terme, « les marchés supposeraient que l'euro n'est pas une monnaie stable ».
Alors que le taux à 10 ans de l'Espagne a connu de nouvelles tensions en première partie de semaine passée, la ministre des Finances espagnole Elena Salgado est revenue à la charge pour exiger plus d'aide de la BCE, à l'image de François Baroin ce mercredi. « Le programme d'achat (...) reste actif et nous voulons qu'il continue puissamment et suffisamment à essayer de modérer les tensions sur les marchés de dette », a-t-elle plaidé depuis Madrid

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