La fin des avions de combat européens ?

Le successeur du Rafale, de l'Eurofighter et du Gripen n'est pas attendu avant 2035. Les bureaux d'études y survivront-ils ?
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L'Europe ou plus vraisemblablement quelques pays leaders du Vieux Continent pourront-ils et (ou) voudront-ils un jour développer un avion de combat de cinquième génération qui succéderait au Rafale (Dassault Aviation), à l'Eurofighter (EADS, BAE Systems et Finmeccanica) et au Gripen (Saab et BAE Systems) ? La question est posée par certains experts sachant que les Américains, les Russes et les Chinois ont pris plusieurs trains d'avance par rapport aux Européens. Sans oublier que les États-Unis ont en grande partie asséché les crédits de R&T (recherche et technologie) et R&D (recherche et Développement) de plusieurs grands pays européens, dont la Grande-Bretagne, en les faisant participer au développement du très coûteux F-35. Avec la volonté d'éliminer la filière européenne dans l'aviation de combat, qui reste comme on le voit en Libye pour la France, un instrument primordial de la capacité d'intervention militaire d'un pays.

Cette interrogation est d'autant plus pertinente qu'en France, qui est l'un des rares pays au monde à savoir encore développer entièrement un avion de combat, la Direction générale de l'armement (DGA) n'attend pas un successeur du Rafale avant 2035 dans le ciel européen. Pour ainsi dire, aux calendes grecques... Ce qui pose de façon aiguë la question de la survie des bureaux d'études de Dassault Aviation, de Thales et de Safran dans l'aéronautique de combat. Si ce calendrier était respecté, les discussions pour bâtir une coopération européenne commenceraient vers 2020 et le développement de l'appareil en 2025.

Bon an, mal an, la DGA distribue un peu plus de 100 millions de crédits de R&T pour entretenir la filière industrielle dans l'aviation de combat. La France est l'un des rares pays à garder une politique relativement ambitieuse en la matière en Europe (850 millions en 2011). Même Londres a baissé les bras en divisant par deux ses crédits de R&T, qui s'élèvent cette année à 350 millions d'euros. Pour conserver les compétences en matière d'aviation de combat, la France prévoit des évolutions du Rafale à court terme. En parallèle, elle travaille en coopération avec Londres sur la préparation d'un programme commun de drone Male (2014-2020). À moyen terme, en 2025, Paris prévoit la rénovation à mi-vie du Rafale, la plupart des études amont ne débutant qu'en 2015 pour des raisons financières. Enfin, à l'horizon 2030-2035, un drone de combat (Ucav) et un avion de combat seraient mis en service...

Commentaire 1
à écrit le 20/06/2011 à 12:14
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Par delà l'utilité ou non d'un avion de combat. Il n'est pas vain d'imaginer nos ingénieurs travailler sur des projets (même militaires) propres à faire rêver l'imagination. Il vaut mieux qu'un pays suscite l'envie que le dédain.

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