Des sites à risques de plus en plus réglementés

Les grandes catastrophes survenues dans les usines chimiques ou pétrolières, comme Seveso ou AZF, ont incité les pouvoirs publics à durcir les contrôles et les règles. Le séisme japonais du printemps dernier ne devrait pas faire exception.
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Cela fera bientôt dix ans. Le 21 septembre 2001, une violente explosion soufflait l'usine d'engrais AZF de Toulouse, propriété de la société chimique Grande Paroisse, elle-même filiale du groupe pétrolier Total. Avec un bilan très lourd : 31 morts, plus de 2.000 blessés hospitalisés sans oublier des dizaines de milliers de sinistrés (salariés du site ou de certains de ses sous-traitants, occupant des habitations ou bureaux environnants, usagers de l'autoroute toute proche).

Comme l'accident nucléaire de Fukushima de mars dernier, qui contraint les exploitants de centrales atomiques du monde entier à réétudier leurs règles de sécurité, la catastrophe d'AZF a agi comme un véritable électrochoc sur les pouvoirs publics et sur les industriels propriétaires d'installations réputées dangereuses. Comment éviter que se reproduise un drame pareil ? Fallait-il chasser les usines des agglomérations, au risque de condamner alors une bonne partie de la chimie française ? Ou bien expulser les riverains les plus exposés ? C'est à ces questions qu'a essayé de répondre la loi Bachelot promulguée en 2003, mais qui peine encore, huit ans plus tard, à être appliquée dans sa totalité, tant le sujet s'avère complexe.

Au-delà de ces risques directs pour les personnes, plusieurs incidents survenus sur des installations anciennes à la fin des années 2000 et ayant entraîné de sérieuses pollutions ont incité le ministère de l'Environnement à durcir la surveillance de nombre d'équipements pouvant présenter des risques.

Chaque accident vient ainsi alourdir des règles déjà nombreuses et complexes. Le séisme et le tsunami japonais de mars, qui ont dévasté, outre la centrale de Fukushima, nombre de raffineries ou de sites chimiques de l'archipel, ne devraient pas faire exception. « La question du risque de suraccident en cas de catastrophe naturelle devrait surgir dans les années à venir, pronostique ainsi Gilles Vacher, secrétaire général de l'Institut pour une culture de sécurité industrielle (ICSI). Qu'est-ce qui va être jugé comme acceptable ? Aujourd'hui, la société n'est sans doute pas capable d'en parler à froid. Mais, comme le risque zéro n'existe pas, il faudra bien que nous nous posions tous ensemble la question. »

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