Dépendance : la France peut mieux faire, estime l'OCDE

Si l'Organisation salue l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), elle demande à la France de trouver les moyens d'assurer le financement futur de la dépendance.
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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié mercredi une étude sur les politiques menées par ses pays membres en matière de prise en charge de la dépendance. À ce jeu des comparaisons, la France s'en sort plutôt bien. Toutefois, si elle devait faire un palmarès, ce dont elle se garde bien, Francesca Colombo, de l'OCDE, placerait les pays nordiques et le Japon en tête.

Le Japon se distingue en effet par le haut niveau de formation des personnels travaillant dans le secteur de la dépendance ainsi que pour la qualité de ses mesures de prévention qui visent à encourager sa population à vieillir en bonne santé.

L'étude souligne les aspects positifs du système français. Ainsi, l'organisation note que l'APA (allocation personnalisée d'autonomie), qui compose, avec l'assurance maladie, l'essentiel de l'action publique, offre un double mérite : celui de varier selon le niveau de soins de l'usager et selon son revenu. De plus, le « bon contrôle de l'usage » de la prestation limite le risque de développer un secteur informel des services, écrit l'OCDE. Il peut ainsi, en théorie, « faciliter une professionnalisation de la main-d'oeuvre dans le secteur » (voir encadré).

Le défi du financement

Mais le système français n'est pas exempt de défauts. L'un des principaux défis à relever reste celui de son financement. L'OCDE estime que les dépenses de prise en charge devraient doubler, voire tripler, d'ici à 2050 avec le vieillissement de la population. Quant à l'éventuel recours à l'assurance privée, l'OCDE remarque qu'elle joue pour l'instant « un rôle mineur » en France. Dans le même temps, l'Hexagone représente l'un des principaux marchés de l'assurance, avec 15 % des personnes de plus de 40 ans couvertes par un contrat (5 % aux États-Unis). Un produit combiné entre l'assurance-vie et l'assurance dépendance semble « prometteur » à l'OCDE, en raison du taux de pénétration important de l'assurance-vie.

Pour Francesca Colombo, la France devra réfléchir au partage du coût de l'APA entre les départements (qui la financent à 72 %) et l'État (à 28 %). Par ailleurs, l'allocation devra être réévaluée financièrement. Outre l'inflation, la professionnalisation des aidants devrait en effet entraîner un renchérissement de leurs salaires qui pèsera lourd sur le reste à charge des familles. L'APA devra enfin adapter ses outils de définition de la dépendance au développement des pathologies cognitives, comme la maladie d'Alzheimer, à l'instar de ce qui se fait en Allemagne, souligne Francesca Colombo.

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