La lutte contre l'inflation accapare les pays émergents

En mars, elle atteint 8,98 % en Inde et 5,4 % en Chine.
Copyright Reuters

Les prix à la consommation continuent de s'apprécier dans les économies émergentes. En Inde, cet indice s'affiche en hausse de 8,98 % en mars sur un an. À Pékin, le bureau national des statistiques chinois indiquait vendredi que l'inflation ressortait à + 5,4 % sur un an, la progression mensuelle la plus rapide depuis juillet 2008. Pour les seuls produits alimentaires, l'appréciation est de 11,7 % sur un an. « Nous essaierons par tous les moyens de stabiliser les prix, c'est notre priorité cette année, et également notre tâche la plus urgente », martelait cette semaine le Premier ministre Wen Jiabao. Pékin s'est fixé un objectif de 4 % pour 2011. Parallèlement, l'activité ne fléchit pas, avec un PIB au premier trimestre qui a augmenté de 9,7 % par rapport à la même période de 2010.

Majorer le salaire minimum

« Par rapport à février, les prix baissent, de 0,2 % », tempère toutefois Bei Xu, analyste chez Natixis, qui considère que « l'effet du choc d'offre alimentaire s'estompe progressivement. » En revanche, l'inflation sous-jacente est bien partie pour augmenter à moyen terme, avec une hausse des prix dans l'immobilier résidentiel, et dans les services de base, qui ne sont pas intégrés dans la définition technique de l'indice. L'inflation réelle pourrait donc s'avérer plus élevée que celle affichée. Surtout, elle touche directement les ménages à faibles revenus. Face à une société de plus en plus inégalitaire, les autorités chinoises veulent majorer le salaire minimum de 20 % cette année, comme elles l'ont fait en 2010. Mais il n'est pas assuré que cela suffise à maintenir le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.

C'est d'ailleurs un sujet d'inquiétude également pour la Banque mondiale, dont l'indice des prix alimentaires a bondi de 36 % en un an. « Nous devons donner la priorité aux problèmes alimentaires et protéger les populations pauvres et vulnérables qui consacrent la majeure partie de leurs revenus à l'alimentation », alerte Robert B. Zoellick, son président.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.