La succession de DSK à la tête du FMI s'annonce compliquée

Dominique Strauss-Kahn n'a rien indiqué quant à ses intentions. Timothy Geithner, secrétaire au Trésor américain, plaide pour l'intérim prolongé du numéro 2, John Lipsky.
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Les États-Unis, premier contributeur et décideur (17 % des droits de vote) au Fonds monétaire international (FMI), veulent rapidement régler la situation inédite où se trouve le Fonds avec son directeur exécutif en prison. Dominique Strauss-Kahn n'a pour le moment rien indiqué sur ses intentions, en particulier sur une éventuelle démission qui ouvrirait la procédure de son remplacement, a indiqué mercredi son avocat, William Taylor.

Le mandat du français se termine en 2012, mais l'annonce prévue de sa candidature aux primaires socialistes pour concourir à la présidentielle française devait initialement se faire dans les prochaines semaines, et entraîner le départ de DSK du FMI. L'institution s'y préparait.

Une annonce pourrait être faite vendredi à l'issue de la réunion au secret et sans juge des jurés populaires de la chambre d'accusation, le « grand jury », qui après avoir écouté les éléments de preuve de l'accusation décideront de l'inculpation formelle ou non du directeur du FMI.

Mercredi, Jean-François Copé, chef de l'UMP, le parti présidentiel, indiquait que la question devrait être « réglée dans les prochains jours ». Mardi soir, à New York, le secrétaire d'État américain Timothy Geithner a fixé la position des États-Unis, considérant que Dominique Strauss Kahn « n'était objectivement pas en position de diriger le FMI ». Une déclaration en forme de litote pour accélérer le règlement d'une situation qui pourrait se révéler à la longue préjudiciable à l'institution.

Depuis lundi, nombre de capitales à travers le monde font ouvertement part de leurs préférences, avec un affrontement en vue entre les pays émergents et l'Europe. Aussi Timothy Geithner, fort de son statut de membre du Conseil des gouverneurs du FMI, a appelé à la reconnaissance par le comité de direction du FMI du rôle d'intérim du numéro 2, l'américain John Lipsky. Ce dernier a l'avantage d'avoir annoncé qu'il souhaitait partir en août à la fin de son mandat, et, ne briguant aucune fonction, pourra se consacrer entièrement à sa tâche. Timothy Geithner l'a qualifié de « compétent et capable ».

Ce sera d'ailleurs lui qui représentera le FMI au G8 de Deauville, les 26 et 27 mai, a indiqué mercredi le porte-parole et ministre du Budget français François Baroin. Et il présidera vendredi la réunion du FMI qui doit valider les conditions de l'aide de 26 milliards d'euros que l'institution doit fournir au Portugal.

Donner du temps

Cette solution présenterait l'avantage de pouvoir donner du temps pour assurer les meilleures conditions à la succession de DSK, qui peut se targuer d'un bon bilan à la tête de l'institution, qu'il a largement contribué à réformer et à lui faire jouer un rôle central dans la gestion de la crise financière.

Quant aux candidats potentiels, un porte-parole du gouvernement allemand indiquait mercredi qu'il était nécessaire que le futur patron du FMI soit un bon connaisseur de l'Europe et de ses spécificités pour gérer au mieux les plans d'aide. Le nom de l'actuelle ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, est avancé et, selon la presse outre-Rhin, elle aurait l'appui de Berlin.

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