Le G8 va financer les espérances du printemps arabe

À Deauville, le « partenariat durable » avec la Tunisie et l'Égypte va permettre à Nicolas Sarkozy de relancer une Union pour la Méditerranée en perte de vitesse.
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Invités d'honneur du sommet du G8 de Deauville, l'Égypte et la Tunisie n'auront pas fait le déplacement en vain. Dans la déclaration finale qui doit être prononcée ce vendredi par Nicolas Sarkozy, les huit pays les plus riches de la planète devraient annoncer un « partenariat durable » avec les deux leaders du printemps arabe. Une série de mesures économiques et politiques pour « soutenir les réformes démocratiques et répondre aux aspirations pour la liberté et l'emploi, en particulier des femmes et de la jeunesse », selon des extraits de la déclaration finale. Si les détails concrets ne sont pas encore connus, Le Caire a d'ores et déjà réclamé entre 10 et 12 milliards de dollars d'ici mi-2012 pour relancer son économie et consolider la démocratie naissante, tandis que Tunis espère 25 milliards de dollars sur cinq ans.

Alors que les pays du G8 ont du mal à s'accorder sur les autres sujets d'actualité - la politique internationale sur le nucléaire après la catastrophe de Fukushima au Japon, ou la réaction vis-à-vis de la Libye ou de la Syrie-, ce consensus sur un dossier fort est une bouffée d'air frais pour Nicolas Sarkozy. L'hôte du sommet, en quête de stature internationale à un an de la présidentielle française, a ainsi l'occasion d'afficher son volontarisme en relançant l'Union pour la Méditerranée (UpM), crée en 2008 sous sa propre impulsion. « L'UpM est une montagne qui a accouché d'une souris. La chance de Nicolas Sarkozy est de pouvoir incarner, grâce à sa casquette de président du G8, une coopération entre les pays industrialisés et les pays de la rive sud de la Méditerranée devenue indispensable à la suite des événements en Tunisie et en Égypte », décrypte un diplomate français.

Ce programme de soutien aux deux foyers des révoltes arabes vient appuyer d'autres annonces plus symboliques. Les pays du G8 affichent leur « confiance » dans la capacité du Japon à surmonter la catastrophe de Fukushima, appellent la Syrie et la Libye à « mettre un terme aux violences », et condamnent l'usage de la force au Yémen, autre pays arabe au bord de la guerre civile dont la répression de la contestation sociale a causé 28 morts cette semaine.

La nouveauté de Deauville 2011 résidera dans la reconnaissance du rôle des États dans la réglementation d'Internet, et dans les événements qui en marge du sommet suscitent davantage de passion que l'agenda officiel, comme l'annonce du soutien officieux du G8 à Christine Lagarde pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI.

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