Redynamiser l'industrie du tourisme, un enjeu vital pour l'Égypte

Alors que le secteur représente 11,5 % du produit intérieur brut, une chute de 25 % de la fréquentation est attendue en 2011.
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« Le tourisme est source de vie ! » Près de 100 jours après sa prise de fonctions, le nouveau ministre du Tourisme égyptien, Fakhry Abdel Nour, tente tant bien que mal de convaincre opérateurs et vacanciers de reprendre le chemin de son pays. « Je peux vous assurer que la sécurité y est totale, notamment sur les bords de la mer Rouge. Il n'y a eu aucun accident, d'aucune nature », depuis le renversement d'Hosni Moubarak, a-t-il assuré, lors d'un passage à Paris où il a rencontré les professionnels du secteur et son homologue français, Frédéric Lefebvre.

L'enjeu est de taille pour les principaux opérateurs locaux (Sawaris, El Gourra, El Kharafi, Eemar, Travcotel, Sakkarah, Dreamland) et pour l'ensemble du pays. Car, en 2010, le tourisme a représenté 12,6 milliards de dollars d'activité, soit 11,5 % de son produit intérieur brut. Un actif égyptien sur sept dépend du secteur. Or, en dépit d'une amélioration progressive de la situation, Fakhry Abdel Nour est sans illusion pour 2011. « Nous tablons sur 11 millions de vacanciers cette année contre 14,8 millions en 2010 », soit une chute de 25 %, a prévenu le ministre, jugeant cet objectif « ambitieux mais réaliste ». « La chute de 80 % de fréquentation observée en février a ralenti, passant à moins 60 % en mars et moins 35 % en avril », se félicite le responsable, notant toutefois que 2 milliards de dollars de recettes ont déjà été perdus.

Selon le ministre, l'Égypte a encore la capacité d'attirer sa clientèle arabe, en provenance notamment de Jordanie, du Koweït et de l'Arabie Saoudite, généralement présente en été alors que les Français privilégient l'automne et l'hiver pour visiter le pays. De son côté, la clientèle russe ? la plus importante pour le pays devant les Britanniques, les Allemands, les Italiens puis les Français ? est moins sensible aux tensions géopolitiques car elle fréquente surtout les stations balnéaires.

D'ici à cinq ans, Fakhry Abdel Nour table sur 20 millions de touristes et 20 milliards de dollars de recettes si « la région se calme ». Pour atteindre cet objectif, le ministre veut améliorer la qualité des services et attirer des touristes issus de pays en forte croissance dont la Chine, l'Inde et le Brésil.

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