1er mai : des milliers de manifestants malgré la pluie et le Covid-19

Défense de l'emploi et des libertés: pour la deuxième année consécutive, les syndicats ont célébré samedi la journée internationale des travailleurs à l'aune du Covid-19, avec cette fois des milliers de manifestants dans la rue et quelques tensions.
Peu avant le départ de la manifestation parisienne, forte de plusieurs milliers de personnes, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu'il y avait eu beaucoup de frustration l'an dernier avec un 1er-Mai confiné.
Peu avant le départ de la manifestation parisienne, forte de plusieurs milliers de personnes, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu'il y avait eu "beaucoup de frustration" l'an dernier avec un 1er-Mai confiné. (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

Emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés...: dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l'assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, revenant de façon récurrente. Des "gilets jaunes" ont pris part à plusieurs défilés, dont la manifestation parisienne.

Peu avant le départ de la manifestation parisienne, forte de plusieurs milliers de personnes, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu'il y avait eu "beaucoup de frustration" l'an dernier avec un 1er-Mai confiné. Il s'était auparavant réjoui de reprendre ainsi les "bonnes habitudes".

La CGT, qui avait comptabilisé près de 300 manifestations dans l'Hexagone, avait appelé, avec FO, la FSU et Solidaires à faire de ce 1er-Mai une journée "pour l'emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde". Les autorités s'attendent à environ 100.000 manifestants sur l'ensemble du territoire. En 2019, le ministère de l'Intérieur en avait comptabilisé 164.000 et la CGT 310.000.

Lire aussi : Le 1er mai 2021, fête du télétravail, ou fête de la télégrève ?

"Envie de venir deux fois"

A Lyon, où 3.000 personnes ont manifesté sous la pluie, selon la préfecture, un bref affrontement a éclaté entre un petit groupe de "black blocs" et des policiers. La préfecture a fait état de cinq interpellations et la manifestation s'est achevée dans le calme.

"On a beaucoup de raisons de venir manifester: le contexte sanitaire, social, l'appauvrissement global de la société", a affirmé Ivan Gineste, 50 ans, CPE dans un lycée lyonnais.

A Marseille, sous une météo là aussi peu clémente, ils étaient environ 3.500 manifestants, selon la préfecture, et quelques milliers à Lille, tandis qu'à Rennes, ils étaient 1.700, selon la préfecture.

A Nantes, la manifestation a réuni 3.750 personnes, selon la préfecture, qui a fait état de "quelques heurts" momentanés liés à la présence d'"une centaine de personnes de l'ultra gauche".

Des manifestants (environ 2.000 selon la CGT) se sont aussi rassemblés non loin de Caudan (Morbihan) où est implantée l'usine de la Fonderie de Bretagne, en grève contre la cession du site par Renault.

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Plus d'un millier de personnes ont aussi défilé à Toulouse, tandis qu'ils étaient entre 1.600 (police) et 4.500 (syndicats) à Bordeaux et entre 1.300 (police) et 2.000 (CGT) à Saint-Etienne.

A Strasbourg, où ils étaient entre 1.300 (police) et 5.000 (syndicats), on pouvait lire sur des pancartes: "retrait de la réforme chômage" ou "ma retraite sera aussi pourrie que ma pancarte". Dans le cortège, Clarisse Daull, retraitée de l'édition, a rapporté avoir eu envie "de venir deux fois", ayant "beaucoup souffert de ne pas défiler l'an dernier". "Depuis un an, il n'y a qu'un seul sujet, c'est le Covid" alors que "les travailleurs continuent à souffrir", a-t-elle déploré.

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Tensions à Paris

A Paris, la manifestation s'est élancée peu après 14H00 de la place de la République vers celle de la Nation, les numéros un de la CGT et de FO défilant côte à côte pour la première fois depuis 2016. Des tensions sont rapidement apparues, avec des "tentatives répétées de constitution d'un black bloc en avant du cortège syndical" qui ont longuement bloqué les manifestants, selon une source policière. Le cortège avançait de façon sporadique.

Les fauteurs de trouble étaient estimés à "quelques centaines", tandis que 5.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés dans la capitale, de source policière. La préfecture de police a fait état de 34 interpellations. Quatorze personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet.

En 2019, Philippe Martinez avait dû quitter le carré de tête, pris dans des affrontements entre police et "black blocs".

Un défilé de politiques

A un an de la présidentielle, plusieurs responsables politiques de gauche ont pris part aux cortèges, tels Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF) à Lille, ce dernier affirmant qu'"on commence à exploser de colère".

A l'heure des 150 ans de la Commune de Paris, FO avait lancé la journée à Paris avec un hommage devant le mur des Fédérés du Père-Lachaise. Son numéro un, Yves Veyrier, a affirmé que son syndicat n'entendait pas "baisser la garde", malgré le contexte de pandémie. Mettant en avant le risque sanitaire, la CFDT avait opté  pour un rassemblement virtuel sur Facebook avec des militants.

Commentaires 22
à écrit le 03/05/2021 à 16:46
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Les syndicats de tous bords et toutes les fédérations parlent beaucoup mais rien ne change pour la condition des salariés , des employés , des retraités , la chute a commencé sous Fillon et là ça continue ( la descente vers le bas ) Il est plus fac...

à écrit le 03/05/2021 à 8:57
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Idem : La police de Berlin a procédé à environ 240 interpellations lors des divers rassemblements du 1er mai marqués en soirée par des échauffourées, a indiqué sa responsable dans la nuit de samedi à dimanche aux médias.La police allemande a procé...

à écrit le 02/05/2021 à 18:27
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Un vrai bide ce défilé et pire la CGT se fait cogner comme de vulgaires vopos . Les temps changent !

le 02/05/2021 à 20:09
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C'est malheureux a dire, mais ils ont ce qu'ils méritent, suite aux manifestations des gilets jaunes, aucun des syndicats n'a négocié des avantages aux travailleurs qui reprenaient le travail après les confinements... Pour résumé les syndicats travai...

le 02/05/2021 à 21:55
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Ceux qui veulent jouer les intéressants à critiquer les syndicats seront certainement les 1ers à pleurnicher lorsqu'ils seront confrontés aux licenciements....les fayots sont toujours les 1ers à mouiller les mouchoirs et les culottes!!!

le 03/05/2021 à 8:51
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@Réponse de @cop "aucun des syndicats n'a négocié des avantages aux travailleurs qui reprenaient le travail après les confinements... " Faut savoir: 2018 : Le mouvement des gilets jaunes est né sans les syndicats, et il compte bien viv...

le 06/05/2021 à 10:26
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Je suis certain que les ex collaborateurs de Michelin, Bridgestone et conforma partagent tous votre avis sur l'utilité des syndicats et leurs travaille qui a permis a ces ex collaborateurs d'être viré...

à écrit le 02/05/2021 à 11:12
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Le rédacteur de cette note aurait du aller à la manif à Paris. Il aurait vu que les magasins n'ont pas été vandalisés, seuls l'ont été les transports et les vigiles de la CGT !

à écrit le 02/05/2021 à 10:36
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Bah sous Sarkozy on était des millions dans la rue et ils n'en ont eu absolument rien à faire, il a tranquillement continué à massacrer notre pays. Et pour aller plus loin, le traité constitutionnel européen nous l'avons refusé par dizaine de million...

le 02/05/2021 à 20:10
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Macron a fait de même, est il LR?

le 03/05/2021 à 9:34
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Mitterrand a fait de même, Le Pen ferait de même, Mélenchon ferait de même, si tu crois encore que la couleur politique a une quelconque conséquence sur la direction de notre pays regarde donc l'Italie dans laquelle des communistes aux fascistes, ils...

à écrit le 02/05/2021 à 9:25
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Cela était un test pour les uns et pour les autres, mais les français ne semble pas si endormis que cela! Ils peuvent faire..., encore, capoter l'élection du "petit réformiste"!

le 02/05/2021 à 16:12
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Mais bien sûr, tout va bien en France, il n'y a pas besoin de réformes. Continuons à dépenser plus que les autres pour des résultats médiocres en éducation , santé et autres. Tout va bien vous dis-je et ce depuis 40 ans. tout va très bien Madame la m...

à écrit le 02/05/2021 à 7:50
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Les forces policières étaient présente en masse et quasi militaires, comme quoi le message décrié semble avoir été entendu ...

le 02/05/2021 à 11:48
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Pas de triomphalisme, il a quand même fallu 20 ans aux chargés du maintien de l'ordre pour comprendre que pour combattre les black blocks, il fallait être à l'intérieur des cortèges. Ce qui est nouveau, c'est l'attaque d'une fourgonnette des syndi...

à écrit le 01/05/2021 à 22:34
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La CFDT se veut à part, ne pas faire de vagues, pour discuter en priorité avec le gouvernement. La CFDT ne manifeste rien, elle est le larbin du gouvernement. Pour ramasser des miettes pour ses adhérents et pour rester le premier syndicat. C'est tou...

le 02/05/2021 à 9:17
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En se remémorant la CFDT anticapitaliste et autogestionnaire des années 1960 et 1970, l’observateur peut légitimement rester perplexe ou être saisi de vertige… Autoestampillée « bureau d’études de la classe ouvrière », la centrale pourfendait alor...

à écrit le 01/05/2021 à 22:14
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Des milliers de manifestants, ce n'est qd même pas des millions aptes à vouloir une révolution. Tiens, puisqu'on a évoqué le bicentenaire de la Commune de mars 71 et ses centaines de milliers d'insurgés ( car il y avait de quoi à l'époque, en matièr...

à écrit le 01/05/2021 à 20:04
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Non , pas "des milliers de manifestants" : "seulement quelques milliers".... Les cortèges n'ont plus rien à voir avec ceux que l'on observait dans les années 70 par exemple : c'est un signe de défiance manifeste à l'égard de ces syndicats qui intéres...

le 01/05/2021 à 20:40
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Quand le gouvernement refuse de dialoguer avec les syndicats (mais aussi les élus locaux, les représentant d'association, les organisations professionnelles, on a un pouvoir particulièrement autiste et egocentré ...). Et bien il se retrouve avec l...

à écrit le 01/05/2021 à 19:56
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Peu de monde, mais étant donné que les français sont assignés à résidence dans un rayon de 10 km de chez eux, et que l'épidémie est loin d'être terminée aurai t'il peu en être autrement. A Paris 5 poubelles de brulées avec 3 palettes, quelques tag...

le 02/05/2021 à 20:14
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Confondons pas citoyens et syndiqués. Les syndicats servent plus a rien depuis 40 ans dans notre pays, pourquoi vouliez vous qu'il y ait plus que ces quelques syndiqués en train de manifester? Si encore en mars 2020 les syndicats avaient négociés des...

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