Selon le dernier baromètre réalisé par OpinionWay pour La Tribune, LCI et CCI France, 59% des chefs d'entreprise interrogés estiment que leur parole n'est pas suffisamment entendue par le maire de la commune où leur entreprise est implantée.
Dans le détail, 43% indiquent que leur parole n'est pas du tout entendue et 16% affirment qu'elle n'est pas suffisamment entendue. À l'opposé, 39% déclarent qu'ils sont suffisamment écoutés par les édiles. La crise des gilets jaunes a récemment remis au centre du débat la question des territoires et le rôle des entreprises de proximité dans la vie économique locale. À l'approche des élections municipales et à l'occasion du salon des maires, le président de CCI France, Pierre Goguet déclare à La Tribune :
"Ces résultats montrent que les chefs d'entreprise ont envie de faire entendre leur voix sur les problématiques territoriales mais aussi sur les enjeux sociétaux comme on a pu le voir pendant le Grand débat ou pendant le Pacte productif [...] Au moment des élections municipales, on voit bien qu'il y a une fracture entre ceux qui prennent des décisions et ceux qui créent de la richesse [...] Il y a une vraie volonté des chefs d'entreprise de se reconnecter aux problématiques territoriales".
71% des chefs d'entreprise ne souhaitent pas s'engager
Les résultats du baromètre mettent en lumière les relations complexes entre les communes et les directions d'entreprises locales. Ainsi, si une majorité des chefs ne se sentent pas écoutés, 71% d'entre eux ne souhaitent pas s'engager davantage dans la vie de la commune ou leur établissement est implanté. "Toute la difficulté est de multiplier les points de contact entre les élus et les chefs d'entreprise et que ces derniers puissent garder une certaine distance" ajoute le président du réseau consulaire.
Derrière cette moyenne, des disparités subsistent selon les secteurs et la taille des entreprises. Dans l'industrie, 85% ne veulent pas s'engager dans la vie communale. Ils sont 78% dans la construction, 74% dans le commerce et 67% dans les services à exprimer ce type d'opinion. Leur renoncement est également plus prononcé dans les entreprises de plus 10 salariés (76%) que dans les firmes ayant entre 0 et 9 salariés (71%). En revanche, 29% des entrepreneurs souhaitent davantage s'investir dans la vie communale.
3 chefs d'entreprise sur 10 veulent s'impliquer dans une organisation représentative
Interrogés sur les différentes formes d'engagement envisagées, 28% déclarent qu'ils veulent participer à la vie d'une organisation représentative comme une association de commerçants, une chambre consulaire ou une organisation professionnelle. À l'inverse 72% des personnes interrogées affirment tout de même qu'ils ne veulent pas participer à ce type d'initiative.
Un quart des répondants déclarent vouloir faire évoluer les pratiques de leur entreprise pour les connecter aux problématiques du territoire. Concernant la vie démocratique locale, 18% déclarent vouloir assister plus régulièrement au conseil municipal ou au conseil communautaire. Enfin, seulement 7% ont répondu vouloir être candidat sur une liste aux élections municipales de la commune où leur société est basée.
Le tissu économique local, principal déterminant du développement économique
Le choix d'implantation d'une entreprise dépend d'un certain nombre de facteurs pour les dirigeants. Parmi les déterminants testés par l'organisme de sondage, le tissu économique local arrive en première position pour 33% des répondants. Viennent ensuite l'image du territoire (21%,) la fiscalité (18%) ou les services à la personne (17%). À l'inverse, l'offre immobilière (7%), la gouvernance locale (9%) et les compétences disponibles sur le territoire (10%) demeurent moins prépondérantes d'après les résultats collectés par OpinionWay. "Les tensions sur l'emploi concernent tous les secteurs actuellement alors qu'avant, seulement certains secteurs comme l'hôtellerie-restauration étaient concernés. C'est une nouveauté" précise Pierre Goguet.
L'entreprise contribue au maintien des relations sociales pour la moitié des entrepreneurs
Le maintien des relations sociales de proximité est un apport majeur des entreprises à la vie du territoire pour 53% des personnes interrogées. Ce point de vue est particulièrement prononcé pour les commerçants (56%) et les patrons dans les services (56%). Ils sont moins nombreux en proportion à partager cet avis dans l'industrie (18%) et la construction (37%).
8% des patrons interrogés pensent que leur entreprise participe au renforcement de l'attractivité du territoire. 17% déclarent que leur établissement crée de la valeur et de la croissance au niveau local. En revanche, ils ne sont que 4% à indiquer que leur entreprise contribue à la montée en compétences des salariés et 5% déclarent que leur société participe au financement de projets sur le territoire.
L'optimisme des chefs d'entreprise se redresse
Le moral des patrons sur la conjoncture connaît une embellie. L'indicateur qui prend en compte les questions de confiance à l'égard de l'évolution de l'économie et d'appréciation de la situation actuelle a bondi de 18 points entre octobre et novembre passant de 90 à 108. Après avoir connu un point haut en mai dernier à 117, l'optimisme des chefs d'entreprise avait plongé au coeur de l'été avant de se redresser en fin d'année. 54% des patrons interrogés dans le cadre de ce baromètre se déclarent confiants. C'est 14 points de plus que lors de la précédente enquête menée au mois d'octobre. 35% se montrent optimistes (+6 points par rapport à octobre) et 23% se disent inquiets (-9 points).
Concernant les perspectives pour les 12 prochains mois, 77% (+2 points) des dirigeants affirment être confiants pour leur entreprise. Concernant les projections pour l'économie française, ils sont 44% (+9 points) à être optimistes. Enfin, 40% des entrepreneurs interrogés sont confiants pour l'économie mondiale alors qu'ils étaient seulement 26% à être dans cet état d'esprit en octobre dernier.
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(*) Méthode : étude réalisée auprès d'un échantillon de 606 dirigeants d'entreprise. L'échantillon a été interrogé par téléphone. Les interviews ont été réalisées du mercredi 6 au mercredi 13 novembre 2019. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation.
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