Alors, l'Île-de-France confinée, ou pas ? Macron tranche ce mercredi en conseil de défense

Hier soir à la télé, Jean Castex a préparé les Franciliens à un probable cantonnement ("Le moment est venu d'envisager des dispositions pour la région francilienne"). Aujourd'hui, exactement un an après le premier confinement, le chef de l'État réunit le conseil de défense à l'issue duquel il annoncera sa décision.
Tant qu'on peut l'éviter, on l'évitera... Emmanuel Macron a essayé jusqu'au bout de gagner du temps, mais lundi, le chef de l'État a changé de ton: celui qui s'est souvent décrit comme le maître des horloges a concédé sa défaite face au maître du temps, le virus.
"Tant qu'on peut l'éviter, on l'évitera"... Emmanuel Macron a essayé jusqu'au bout de gagner du temps, mais lundi, le chef de l'État a changé de ton: celui qui s'est souvent décrit comme "le maître des horloges" a concédé sa défaite face au "maître du temps, le virus". (Crédits : Reuters)

L'Ile-de-France sera-t-elle confinée le week-end, comme l'a clairement laissé entendre Jean Castex mardi ? Emmanuel Macron doit trancher mercredi face à la "troisième vague" de l'épidémie et une vaccination freinée par les doutes sur AstraZeneca.

En attendant Jean Castex a préparé les esprits: "Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région francilienne", a averti le Premier ministre sur BFMTV mardi soir. "Des mesures du type de Nice sont sur la table". Autrement dit: "Reconfiner le week-end, c'est une hypothèse", a-t-il précisé, comme c'est déjà le cas dans les agglomérations de Nice, Dunkerque et dans le Pas-de-Calais.

Dos au mur

La décision reviendra au chef de l'Etat  mercredi, en Conseil de défense, un an jour pour jour après le premier confinement.

Emmanuel Macron a repoussé au maximum l'idée d'un reconfinement et préféré depuis des semaines l'option de "pousser les murs" de l'hôpital, grâce au transfèrements de malades vers des régions moins touchées, la déprogrammation d'opérations et la mobilisation des lits des cliniques privées.

Le "maître des horloges" vaincu par le "maître du temps" (le virus)

Mais lundi, il a changé de ton. Celui qui s'est souvent décrit comme "le maître des horloges" a concédé: "le maître du temps, c'est le virus".

Il a admis qu'il lui faudrait "prendre dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions", quoique "de manière adaptée et proportionnée" selon les territoires.

Pour forger son opinion, le chef de l'Etat a consulté mardi le Conseil scientifique puis discuté en visioconférence avec les responsables de services de réanimation dans plusieurs régions sous tension.

Le taux d'incidence de nouveau à 418

Le taux d'incidence a de nouveau grimpé à 418 nouveaux cas de contamination pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours dans la région parisienne, bien au-dessus du seuil dit d'"alerte maximale" des autorités sanitaires (250).

La hausse du nombre de malades en réanimation oblige les hôpitaux d'Ile-de-France à déprogrammer près de la moitié de leurs opérations non-urgentes.

Variant anglais "très agressif", services de "réa" saturés

"L'Ile-de-France est en sursis, avec un virus qui progresse vite, très agressif, très contagieux qui est le variant anglais", avait auparavant convenu la présidente de la région Valérie Pécresse, en demandant à être "associée" aux "mesures adaptées" que prendra le gouvernement.

Au total, 4.239 malades du Covid-19 étaient en réanimation mardi, un pic depuis novembre 2020, dont 435 admis ces dernières 24 heures. Plus d'un quart d'entre eux (1.177) sont hospitalisés en Ile-de-France.

Les services de réanimation sont également quasiment saturés dans les Hauts-de-France et en Provence Alpes-Côtes d'Azur. Et le virus continue de tuer: 320 morts mardi et 91.170 morts depuis le début de l'épidémie.

Pour ramener la confiance, Castex promet de se faire vacciner avec l'AstraZeneca

Le 29 janvier, Emmanuel Macron a surpris en refusant un troisième confinement, pourtant réclamé par de nombreux experts et une partie de son entourage.

L'interdiction de sortir et la fermeture des commerces et reste pour lui "un dernier recours". "Tant qu'on peut l'éviter, on l'évitera", répétait son entourage jusque ces derniers jours.

Jean Castex a répété qu'il fallait s'assurer que toutes les options ont été examinées avant une mesure dont le coût économique, social et psychologique est très lourd.

Pour sortir de la crise, la France compte sur la vaccination de masse, freinée depuis lundi par la suspension surprise du vaccin d'AstraZeneca, dans le sillage de l'Allemagne.

L'exécutif espère que l'Autorité européenne du médicament (EMA) lui redonnera son feu vert jeudi, afin de redémarrer rapidement la campagne vaccinale.

Avec le Premier ministre italien Mario Draghi, il a jugé mardi "encourageantes" les déclarations de l'EMA qui s'est redite "fermement convaincue" des avantages de ce vaccin.

Pour aider à ramener la confiance dans un vaccin qui, selon un sondage Elabe, n'est jugé fiable que par 22% des Français, Jean Castex s'est dit prêt à se faire vacciner dès qu'il sera réautorisé.

Le gouvernement, qui a promis au moins 10 millions de premières injections d'ici à la mi-avril, 20 millions d'ici à la mi-mai et 30 millions d'ici à l'été, maintient pour l'heure son objectif et compte sur ce vaccin, que les médecins et les pharmaciens peuvent injecter, pour garder la cadence.

Sur plus de 5,2 millions de premières doses injectées en France, 1,3 million proviennent d'AstraZeneca, les autres étant des vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna.

Commentaires 8
à écrit le 18/03/2021 à 17:33
Signaler
"Emmanuel Macron a repoussé au maximum l'idée d'un reconfinement" Qu'il est gentil notre geôlier.Le gentil flic pour nous protéger du méchant Castex et les vilains médecins qui eux veulent reconfinés le pays,ça sent la com a plein nez.

à écrit le 17/03/2021 à 19:50
Signaler
Je ne savais pas que notre Président aimait les jeux de hasard, en faisant des paris.

à écrit le 17/03/2021 à 14:53
Signaler
Pourvu que le variant belge ne prenne pas le dessus : il paraît qu'il s'en prend aux amateurs de frites... Mais quand on n'est pas capable d'organiser la vaccination, quand on suspend par affolement l'utilisation d'un vaccin qui a pourtant fait ses p...

à écrit le 17/03/2021 à 13:00
Signaler
Espérons qu'on ne nous dise pas que le rapport bénéfice risque du vaccin Astra nous autorise à accepter quelques décès collatéraux liés au vaccin ... ces mêmes décès que nous n'acceptons pas au titre du Covid lui-même, nous conduisant à fermer toute ...

à écrit le 17/03/2021 à 11:06
Signaler
Nos sommes confinés parce que la dictature financière achète la santé publique, se fait du fric via la dette tout en en gagnant encore plus via les laboratoires pharmaceutiques tout en régulièrement se faisant arroser de centaine de milliards par l'a...

le 17/03/2021 à 11:17
Signaler
Toujours le mot dictature pour tout et n'importe quoi. C'est lassant !

le 17/03/2021 à 11:30
Signaler
Sans oublier les secteurs de la mobilité qui se cherchent toutes les dérogations possibles pour continuer à permettre au virus de voyager. Nos gouvernants actuels font pire que lors de la peste de Marseille de 1720 puisqu'ils ont autorisé le virus à ...

le 17/03/2021 à 19:56
Signaler
"Toujours le mot dictature pour tout et n'importe quoi. C'est lassant ! " Non je ne parle que de dictature financière et suis loin d'être le seul, et si ça te lasse c'est plutôt encourageant.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.