C'est un document qui est passé relativement inaperçu ces derniers jours. Il pourrait pourtant faire l'effet d'une bombe. Il apporte notamment un éclairage approfondi de l'impact des derniers changements de la réforme de l'assurance-chômage publiés au journal officiel le 31 mars dernier. Dans cette étude d'impact définitive dévoilée le 7 avril dernier, l'Unedic indique qu'environ 1,1 million de demandeurs d'emploi pourraient voir le montant de leur indemnité diminué à partir du premier juillet prochain. En pleine crise pandémique et alors que la France reste empêtrée dans une crise sanitaire à rallonge, le gouvernement a plusieurs fois exprimé sa volonté de maintenir cette réforme hautement inflammable alors que la plupart des économistes s'attendent à une inexorable montée du chômage cette année. Plusieurs syndicats ont une nouvelle fois appelé à une journée de mobilisation le 23 avril prochain.
Une réforme importante du salaire journalier de référence (SJR)
L'une des principales nouveautés de cette réforme est la modification du calcul du salaire journalier de référence. Le nouveau mode de calcul prendra en compte les journées travaillées et les journées non travaillées pour toutes les personnes qui ouvriront des droits à partir de l'été prochain alors qu'auparavant, seuls les jours travaillés étaient pris en compte. Cette modification technique entraînerait une baisse des allocations pour 1,15 million de chômeurs, soit près de 41% des inscrits durant la première année de mise en oeuvre de la mesure. Et les personnes affectées seraient principalement en CDD ou en contrat intérimaire. En revanche, ils devraient bénéficier d'un allongement des droits. La période moyenne de droits pourraient ainsi passer de 11 mois à 14 mois.
2,3 milliards d'euros d'économies
La transformation de ce système assurantiel vise également à faire des économies. Selon les calculs de l'organisme paritaire, 2,26 milliards d'euros de moindres dépenses seraient possibles en régime de croisière. Sur ce total, le nouveau calcul du SJR entraînerait 1 milliard d'euros de dépenses en moins. Rien que pour 2021, l'entrée en vigueur de ces nouvelles modalités entrainerait 210 millions d'euros d'économies.
Parmi les autres mesures, la hausse de la durée minimum d'affiliation pour toucher des droits (6 mois au lieu de 4 mois auparavant) ferait baisser les dépenses de 800 millions d'euros. La dégressivité sur les plus hauts salaires entraînerait environ 460 millions d'euros de dépenses en moins. Enfin, le dispositif du bonus-malus a été conçu pour être neutre financièrement. Cette dernière mesure qui doit d'abord toucher les entreprises n'entrera en vigueur qu'en 2022.