Assurance-chômage : le Sénat veut encore serrer la vis

Le projet de loi controversé du gouvernement doit être débattu au palais du Luxembourg à partir de mardi prochain. Le Sénat, majoritairement à droite, prévoit notamment de couper les droits au chômage pour les demandeurs d'emploi qui refuseraient plusieurs propositions de travail en CDI.
Le projet de loi du gouvernement doit être débattu au Sénat à partir de mardi prochain.
Le projet de loi du gouvernement doit être débattu au Sénat à partir de mardi prochain. (Crédits : Reuters)

Les sénateurs, majoritairement de droite, ont marqué de leur sceau en commission le projet de loi du gouvernement qui sera débattu à partir de mardi dans l'enceinte du Palais du Luxembourg.  Adopté le 12 octobre par les députés en première lecture, ce texte amorce une nouvelle réforme de l'assurance chômage visant à faire évoluer les règles en fonction de l'état du marché du travail.

"Favorables" au principe de cette modulation que le gouvernement entend instaurer par décret, après concertation avec les partenaires sociaux, les rapporteurs Frédérique Puissat (LR) et Olivier Henno (centriste) ont souhaité l'inscrire en clair dans la loi.

Un nouvel article prévoit dans le code du travail la possibilité de moduler l'assurance chômage en fonction d'indicateurs conjoncturels, charge à la convention d'assurance chômage conclue entre les partenaires sociaux d'en fixer les paramètres. La concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur cette modulation a débuté le 17 octobre et doit s'achever le 21 novembre.

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Refus répétés de CDI sanctionnés

Les rapporteurs ont également prévu qu'un demandeur d'emploi ayant refusé trois propositions de CDI à l'issue d'un CDD au cours des douze derniers mois ne puisse pas avoir droit à l'assurance chômage.

Ils estiment que la rédaction proposée "permet de bien cibler le refus caractérisé d'un salarié de s'engager dans un emploi stable".

A l'Assemblée nationale, des amendements prévoyant la même mesure avaient été déposés par des députés Horizons et MoDem, mais retirés par leurs auteurs, à la demande du gouvernement qui souhaitait retravailler une telle disposition.

Elle va en tout cas faire débat dans l'hémicycle, la gauche accusant la majorité sénatoriale de "durcir" le texte du gouvernement. A contrario, des sénateurs LR souhaitent aller plus loin en réduisant le nombre à un seul CDI refusé.

Quant à la disposition assimilant "l'abandon de poste" à une démission, introduite à l'Assemblée par des amendements de la majorité présidentielle et des LR, les sénateurs ont précisé la procédure applicable afin de la "sécuriser".

Ils estiment en effet "pas souhaitable qu'un salarié licencié à l'issue d'un abandon de poste dispose d'une situation plus favorable en matière d'assurance chômage qu'un salarié qui démissionne et qui n'est pas indemnisé".

Redonner la main aux partenaires sociaux

C'est surtout sur l'article premier du texte, qui prévoit dans un premier temps de prolonger les règles actuelles de l'assurance chômage, que la majorité sénatoriale a marqué sa différence avec le gouvernement en commission.

"Nous souhaitons redonner la main aux partenaires sociaux", a expliqué à l'AFP Mme Puissat. "On maintient le cap du paritarisme qui correspond à l'ADN du Sénat, dans l'esprit de la loi Larcher" de 2007, a précisé M. Henno.

Le premier article du projet de loi autorise le gouvernement à prendre par décret en Conseil d'État les mesures d'application du régime d'assurance chômage jusqu'au 31 décembre 2023. En commission, les sénateurs ont ramené cette limite au 31 août 2023. Cette période "devra être utilisée pour engager des concertations destinées à faire évoluer la gouvernance de l'assurance chômage", a indiqué Mme Puissat.

Autre point rectifié par les sénateurs en commission: les paramètres du bonus-malus, dispositif qui a vocation à limiter les contrats-courts. Ils ont notamment exclu du dispositif les fins de missions d'intérim. Cette mesure vise notamment à tendre la main aux entreprises qui ont fortement recours au travail temporaire dans les métiers du bâtiment ou de l'hôtellerie par exemple.

(Avec AFP)

Commentaires 15
à écrit le 24/10/2022 à 23:08
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J'ai pris le temps de vous analyser et je me rend compte que vous n'êtes pas incompétent mais hostile à l'égard des Français. Vous semblez oublier que vous êtes là pour servir et non asservir les Français. Plutôt que de résoudre les problèmes à la ra...

à écrit le 24/10/2022 à 19:15
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Diminuer les charges car je connais plein employeur près à prendre du monde de suite si ont supprime les charges de l'employeur ça permet de faire travailler de suite les gens par un système de feuilles à déclarer à pôle emploi

le 24/10/2022 à 22:45
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Il ne faut pas rêver les employeurs qui ne paieraient pas de charge n embaucheraient pas d avantage. Depuis la nuit des temps l état leur en rembourse une partie et il y a toujours autant de chômage. On a vu la baisse de la tva dans la restauration...

à écrit le 24/10/2022 à 16:05
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Ca devient lotteralement malsain, y va leur arrivée des bricoles à ces gens la dehors,qu'ils fassent attention, parce que tire trop sur les gens, sur les classes en dessous, sans évidemment t comprendre le probmeme social a côté. C'est se faire des ...

à écrit le 24/10/2022 à 14:33
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Bonjour , Tout le monde politique et médiatique surtout à droite , fait semblant de ne pas voir qu'il y a un vrai décalage voir un fossé entre eux et la société vu que ces élues ne connaissent rien de la réalité du terrain,les salaires ne sont pas ...

le 24/10/2022 à 18:40
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Et pour cause, l'âge moyen de l'électeur-type de LR/LaREM oscille entre 70 et 75 ans, ce qui veut dire qu'ils n'ont pas du exercer de métiers bien pénible car à cet âge là, les exerçants de certains métiers en tension sont statistiquement déjà morts ...

à écrit le 24/10/2022 à 13:19
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Quand les instructions deviennent elles-mêmes réactionnaires... Franchit les " Borne " il n'y a plus de limite.. bon tout ces fonks qui nous dirigent n'ayant jamais bossés, font du spectacle.. ils en ignorent que les entreprises savent déjà que celu...

à écrit le 24/10/2022 à 0:17
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Refus d un cdi? Ok mais faut voir le motif : distance , accès , solution de transport….

le 24/10/2022 à 19:01
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On pourrait ajouter des inadaptés pour une mère isolée et le fait qu'il peut être financièrement bien plus intéressant de travailler en intérim, par exemple dans les hôpitaux.

à écrit le 23/10/2022 à 21:45
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Mais mais ils ne vont pas durcir l'assurance chômage quand même ? Qui c'est qui va les servir aux sports d'hiver ? Certainement pas les saisonnés, qui bossent alors dix heures par jour, qui ne seront plus là.

à écrit le 23/10/2022 à 21:12
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Et pourquoi ne pas simplifier l'accès au chômage pour les travailleurs de longue durée. Quand vous avez travaillez 27 ans et démissionez car le travail vous emmène dans la dépression, vous avez pas droit aux chômage et à aide au retour à l'emploi pou...

le 24/10/2022 à 14:20
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Lol. C'est maintenant que vous vous posez ce genre de question. Le principe qu'il réaffirme c'est que tu ne cotises pas pour toi, tu cotisés pour les autres. Donc si tes pas licencié ou que pole-emploi ne te suit pas t'as beau avoir cotisé 50 ans si...

à écrit le 23/10/2022 à 17:50
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Si je comprends bien la pseudo-assurance chômage qui est en réalité une mutuelle chômage puisqu'il n'existe pas de bonus/malus aux contrats précaires va se transformer en impôt STO...

le 24/10/2022 à 19:48
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La question du bonus/malus tend à devenir un serpent de mer, les branches peu scrupuleuses étant souvent les seules susceptibles d'embaucher certains profils...

à écrit le 23/10/2022 à 16:52
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Tout cela pour construire une assurance chômage privatisé puis obligatoire ? :-) La finance n'a pas de limite dans l'exploitation !

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