Budget 2023 : 49.3 en vue, mais pas cette semaine assure Le Maire

Alors que l'examen du projet de budget 2023 débuté lundi dernier à l'Assemblée nationale se solde pas des revers successifs pour le gouvernement, le recours à l'article 49.3 a été autorisé par le Conseil des ministres, ce mercredi, « si la situation devait (l')exiger », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a joué l'apaisement ce matin. « Nous avons tout notre temps, ça ne sera pas aujourd'hui, ce ne sera pas demain et ce ne sera pas cette semaine, le 49.3 », a insisté le ministre de l'économie au micro de RTL. « S'il y a la moindre chance de ne pas déposer le 49.3 nous saisirons cette chance, parce le budget est un acte fondamental dans la vie d'une nation », a-t-il conclu.
L'examen du projet de budget 2023 a débuté, lundi, à l'Assemblée nationale.
L'examen du projet de budget 2023 a débuté, lundi, à l'Assemblée nationale. (Crédits : Reuters)

Son recours se précise, mais pas dans l'immédiat. Bruno Le Maire temporise ce matin sur l'usage de l'article 49.3 de la Constitution pour passer le budget au Parlement. « Nous avons tout notre temps, ça ne sera pas aujourd'hui, ce ne sera pas demain et ce ne sera pas cette semaine, le 49.3 », a précisé le ministre  de l'économie au micro de RTL. « S'il y a la moindre chance de ne pas déposer le 49.3 nous saisirons cette chance, parce le budget est un acte fondamental dans la vie d'une nation », a-t-il tempéré alors que le gouvernement semble prêt à utiliser ce levier pour entériner son budget 2023.

Le Conseil des ministres a, en effet, autorisé le gouvernement à actionner l'article 49.3 de la Constitution pour l'adoption du budget « si la situation devait exiger qu'on y ait recours », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Réuni mercredi, « le Conseil des ministres a délibéré ce matin sur cette possibilité si la situation, j'insiste là-dessus, devait exiger qu'on y ait recours », a-t-il déclaré. « Cela ne veut pas dire qu'on souhaite y avoir recours, et ça ne veut pas dire qu'on y aura recours, mais ça veut dire qu'on anticipe la situation qui nous pousserait à y recourir pour éviter de priver la France d'un budget », a-t-il précisé.

Le 49.3 permettrait au gouvernement de faire passer ce texte sans vote, à moins qu'une motion de censure ne soit adoptée. Cette procédure est possible pour les textes budgétaires et pour un autre texte par session parlementaire. Lundi déjà, la Première ministre n'avait pas exclu cette possibilité assurant que « nous cherchons des compromis, des accords, nous sommes dans une posture de dialogue », mais « s'il doit y avoir des blocages (...), on avisera » quant à un 49.3.

L'examen du projet de budget 2023 compliqué

L'exécutif pourrait, en effet, y avoir recours tant l'examen du projet de budget 2023 qui s'est ouvert lundi dernier à l'Assemblée nationale, semble chaotique. Il est, en effet, jugé trop dispendieux pour la droite, « austéritaire » pour la gauche, « soumis » à Bruxelles selon le Rassemblement national. Les oppositions excluent ainsi de soutenir le budget malgré les « dialogues de Bercy », organisés en septembre par le gouvernement avec des députés de tout bords. Les groupes d'opposition ont même voté un amendement mercredi au projet de loi qui prévoit d'augmenter la taxe sur les dividendes temporairement de 30 à 35%. Objectif : dissuader les entreprises qui obtiennent des profits de spectaculaires de les reverser en dividendes à leurs actionnaires. Ce que le gouvernement ne souhaitait pas.

 « Il est très à craindre que des oppositions soient tentées de conduire la France au blocage. C'est en tout cas ce qui ressort de certaines interventions de présidents de groupe d'opposition qui ont, tôt d'ailleurs, annoncé qu'ils voteraient dans tous les cas contre le budget de la France », a relevé Olivier Véran, ce mercredi. « Dans ce contexte, nous voulons évidemment éviter tout risque de blocage pour notre pays parce que les conséquences, si nous n'adoptions pas de budget, seraient dramatiques pour tous les Français », a-t-il poursuivi.

« Un chantage au 49.3 »

« Oui au dialogue, et il y en aura : l'examen du texte a commencé au Parlement, il va se poursuivre et nous allons chercher, article après article, amendement après amendement, des solutions pour obtenir un consensus », a encore rassuré le porte-parole du gouvernement. Sans pour autant convaincre l'opposition, à commencer par le député LFI Eric Coquerel, président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale qui a dénoncé devant l'Association des journalistes parlementaires un « passage en force », en évoquant un « chantage au 49.3 » et « une manière de gouverner problématique ».

La députée EELV, Sandrine Rousseau, a pointé un « déni de démocratie » et « un acte fort qui dit que, par l'autorité, on s'impose ». A droite, la députée de l'Orne Véronique Louwagie (LR) a pour sa part considéré que « l'instant du débat est important » et que « le gouvernement doit entendre ce message ».

(Avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 13/10/2022 à 10:27
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Sans prendre parti, on constate néanmoins le manque de sens de la responsabilité de la Nupes. on se demande bien ce que les lambeaux du PS ont été faire dans cette galère. Ce budget n’est pas réaliste, car non financé, et les difficultés sont devant ...

à écrit le 13/10/2022 à 9:55
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On cherche la prochaine diversion pour "noyer le poisson" ? Non ! Pensez vous ! Ils sont du "franc du collier" ! ;-)

à écrit le 12/10/2022 à 23:26
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Je suis pas fan du 49.3 mais la constitution le permet et Mitterand l ´ a bien utilisé…. La nupes a la mémoire d un bulot …

le 13/10/2022 à 1:07
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Si vous n'aimez pas la démocratie, un jour le peuple vous rappellera que nous sommes en république

à écrit le 12/10/2022 à 15:58
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je suppose que tous les cadeaux faits par le gouvernement sont dans l'espoir de nouvelles élections il espere une dissolution ,,,,,,????

à écrit le 12/10/2022 à 14:31
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un renouveau minoritaire a t il toujours les mains libres à gouverner seul, ? avec bien des prétextes à lutter contre la désinformation le citoyen n est pas dupe et pas question de lui restreindre ses droits dans cette démocratie

à écrit le 12/10/2022 à 13:46
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Le gouvernement profite de la crise pour imposer des lois anti-sociales injustifiées par des analyses économiques. C'est seulement pour implanter le modèle social toxique anglo-saxon. Le parlement est bâillonné sans liberté de débattre. Un simple pro...

le 12/10/2022 à 18:07
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Pouvez vous citer les lois anti-sociales dont vous parlez ?

à écrit le 12/10/2022 à 13:35
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Si la crédibilité de ce gouvernement passe par le 49.3, on n'est pas sortie des problèmes ! Mais c'est peut-être cela qui est recherché ! ;-)

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