Chômage : le nombre de demandeurs d'emploi baisse de 1,2% au premier trimestre

Le nombre de chômeurs sans activité (catégorie A) a enregistré une baisse significative sur les trois premiers mois de l'année, par rapport au trimestre précédent. Le ministère du Travail, via sa division statistique (Dares), a recensé 3,016 millions de demandeurs de moins au premier trimestre 2023, soit 36.700 inscrits en moins.
Sur un an, la baisse en catégorie A, des demandeurs d'emploi sans activité, est vertigineuse : -5,9%.
Sur un an, la baisse en catégorie A, des demandeurs d'emploi sans activité, est vertigineuse : -5,9%. (Crédits : Reuters)

[Article publié le mercredi 26 avril 2023 à 12h29 et mis à jour à 14h30] Le chômage est-il parti pour baisser durablement en France ? Selon les chiffres de la Dares, dévoilés par le ministère du Travail ce mercredi 26 avril, le nombre de chômeurs en catégorie A, sans activité, a diminué de manière significative au premier trimestre 2023, à 3,016 millions, soit 36.700 inscrits en mois (-1,2% par rapport au trimestre précédent).

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Une « bonne nouvelle » que plusieurs facteurs amènent toutefois à « relativiser ». Les chiffres ont été immédiatement commentés sur Twitter par le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Moins de chômeurs de longue durée

Sur un an, la baisse en catégorie A est vertigineuse : -5,9%. En incluant l'activité réduite (les chômeurs comptabilisés en catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d'emploi est en baisse de 0,4% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent (-3% sur un an). Le nombre de demandeurs d'emploi cumulés des catégories A, B et C s'établit ainsi à 5,369 millions, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).

Sur le front du chômage longue durée, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus (en catégorie A, B, C) diminue de 2,3% (-11,2% sur un an). La part des demandeurs d'emploi inscrits depuis un an représente 44,3% (-4,1 points sur un an).

Dix régions en baisse

Au premier trimestre, les chiffres sont plus nuancés à mesure que l'on entre dans le détail. Ainsi, la catégorie B augmente légèrement (+0,3%) et la catégorie C enregistre une hausse de 0,9%, par rapport au trimestre précédent. En catégorie A, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi augmente de 0,5% pour les moins de 25 ans (+0,8% sur un an). En revanche, il diminue de 1,4% pour ceux âgés de 25 à 49 ans (-6,5% sur un an) et de 1,7% pour ceux âgés de 50 ans ou plus (-7,3% sur un an).

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Dix régions enregistrent une baisse en catégorie A, tandis que les Hauts-de-France et la Normandie sont stables. La Corse, elle, enregistre une hausse de 2,5%. Au trimestre précédent, le chômage avait également reculé en catégorie A, en dépit d'une croissance atone en fin d'année. Ces chiffres encourageants avaient permis de clôturer une bonne année 2022 sur le front de l'emploi, avec 312.000 chômeurs en moins, soit une diminution de 9,3% par rapport à l'année précédente.

Des chiffres à relativiser

Pour Eric Heyer, directeur à l'OFCE, ces résultats ne sont « pas aussi positifs que ça en a l'air » et sont à « relativiser ».

« Quand on constate pourquoi ça a baissé, les motifs de sortie » de Pôle emploi montrent des entrées en stage ou en formation ou l'arrêt des recherches qui « ne sont pas les bonnes raisons », dit-il. « Et la meilleure raison qui est la reprise d'emploi déclarée est en baisse » note-t-il, ce motif reculant de 3,4% sur le trimestre (-21,6% sur un an).

« La catégorie A a baissé, mais les autres catégories ont augmenté. Ce qui a fortement augmenté notamment, c'est la catégorie B de moins de 20 heures », observe aussi l'économiste, donc des emplois « à très faible durée du travail et donc à précarité ». Il note aussi que chez les jeunes le nombre d'inscrits « augmente, donc on a l'impression que l'effet de l'apprentissage est en train de se diluer ».

Le gouvernement mise sur France Travail

« Dit autrement, c'est plutôt bien mais on n'a pas la preuve encore » d'une « bonne baisse du chômage ». Il renvoie aux chiffres de l'Insee attendus mi-mai pour voir si le taux d'emploi a augmenté car « si le taux de chômage baisse alors que le taux d'emploi n'augmente pas, ça veut dire que ça baisse pour de mauvaises raisons ».

Pour accélérer la baisse du chômage et atteindre son objectif de plein emploi - un taux de chômage autour de 5% (contre 7,2% au 4e trimestre 2022) le gouvernement mise notamment sur la transformation de Pôle emploi en France Travail. Un projet de loi doit être présenté « début juin », a annoncé ce mercredi Elisabeth Borne.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 26/04/2023 à 20:34
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Je cite le titre : "Le ministère du Travail, via sa division statistique (Dares), a recensé 3,016 millions de demandeurs de moins au premier trimestre 2023, soit 36.700 inscrits en moins". Et oui, 3.016 millions de demandeurs de moins, et en 1 se...

à écrit le 26/04/2023 à 17:23
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Si McKron va a Lourdes, je vous pries de laisser vos casseroles à la Préfecture ! Merci !

à écrit le 26/04/2023 à 16:33
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Les statistiques du cholage ont baissé mais nullement le nombre de chômeurs. A chaque fois la même embrouille hein ?

à écrit le 26/04/2023 à 15:11
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Vous avez lu le commentaire dans cet article de Eric Hayer directeur de l'ofce ? Le chômage baisse mais à cause des mauvaises raisons, aucunement pour reprise d'emploi. C'est incroyable comme on nous prend pour des billes !

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